Manifestations en réaction au scandale de Petrobas, impliquant la présidente Dilma Rousseff, le 15 mars 2015 à Sao Paulo © Reuters

Brésil: scandale de corruption au plus haut niveau de l’Etat

Le trésorier du Parti des Travailleurs (PT, gauche) au pouvoir au Brésil et 26 autres accusés vont être jugés pour corruption et blanchiment d’argent dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption autour de la compagnie pétrolière Petrobras, a annoncé lundi la justice.

La justice l’accuse d’avoir reçu des fonds provenant de contrats frauduleux de Petrobras et de les avoir enregistrés comme ayant été des dons électoraux.

Le trésorier du parti de la présidente Dilma Rousseff avait été mis en examen la semaine dernière, sur la foi de témoignages recueillis dans le cadre de l’opération « Lava Jato » (nettoyage automobile), du nom de l’enquête sur ce vaste réseau de corruption impliquant la première compagnie du Brésil et de nombreuses entreprises de travaux publics.

Selon les enquêteurs, le réseau – constitué d’hommes d’affaires, de directeurs d’entreprises et de politiques – a détourné en une décennie jusqu’à quatre milliards de dollars, destinés notamment à financer les partis de la coalition de centre gauche au pouvoir.

Le PT a de nouveau rejeté lundi les accusation pesant sur son trésorier. Il n’a « participé à aucun système destiné à recevoir des pots-de-vins ou des fonds d’origine illégale à destination du PT », a répété le parti dans un communiqué.

D’après le schéma mis au jour il y a plus d’un an par les enquêteurs, des entreprises de travaux publics versaient des pots-de-vin à des directeurs de Petrobras en échange de contrats.

Ces flux de trésorerie opaque, une fois blanchis, permettaient de financer des hommes et des partis politiques, les directeurs se servant à titre personnel au passage.

La majeure partie des accusations implique le PT, fondé par l’ancien président Luis Inacio Lula da Silva (2003-2010), ainsi que deux autres partis de la coalition gouvernementale, le PMDB et le Parti progressiste, entre autres.

Une cinquantaine de politiques sont mis en cause, parmi lesquels les deux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat.

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