Boris Johnson © AFP

Boris Johnson table sur un échec des négociations avec l’UE

Le Vif

Le Premier ministre britannique Boris Johnson table sur un échec des négociations de divorce avec l’Union européenne et fera « toutes sortes de choses » pour éviter un report du Brexit, selon une source au sein de ses services, citée par The Spectator.

« Les négociations vont probablement se terminer cette semaine », a indiqué cette source du 10, Downing Street dans le magazine conservateur. « Nous indiquerons aussi clairement que ce gouvernement ne continuera pas à négocier, tout report serait donc totalement inutile », a-t-elle ajouté. Downing Street n’a pas fait de commentaire.

Arrivé au pouvoir fin juillet, Boris Johnson s’est engagé à sortir le Royaume-Uni de l’UE à tout prix le 31 octobre, après deux précédents reports, malgré une loi le contraignant à demander un délai si aucun accord n’est trouvé d’ici au 19 octobre, juste après un sommet européen présenté comme celui de la dernière chance. Les spéculations vont bon train au Royaume-Uni sur la volonté du dirigeant de contourner le texte de loi, qu’il s’est pourtant engagé à respecter, en exploitant une éventuelle faille ou en demandant à un Etat membre de l’UE d’opposer son veto à un report.

« L’avis légal que nous avons reçu est clair sur le fait que nous pouvons faire toutes sortes de choses pour saborder un report », a affirmé la source. Les propositions présentées la semaine dernière par Londres pour tenter de mettre fin au casse-tête de la frontière irlandaise après le Brexit ont été rejetées en l’état par les Européens. Ils ont donné aux Britanniques une semaine, jusqu’à vendredi, pour les modifier afin d’éviter un « no deal » le 31 octobre.

« Nous indiquerons clairement en privé et publiquement que les pays s’opposant à un report iront en tête de la liste d’attente pour une coopération future (…). Ceux qui soutiennent le report iront en bas de la liste d’attente », a menacé la source. Si un nouveau délai était accordé, Boris Johnson fera campagne pour un « no deal » en cas d’élections législatives anticipées, afin de « marginaliser » l’europhobe Parti du Brexit, a prévenu la source.

L’ancienne ministre du Travail Amber Rudd, qui a démissionné du gouvernement en septembre, a dit penser mardi sur la BBC que cette source est Dominic Cummings, conseiller spécial de Boris Johnson et grand artisan de la victoire du « Leave » lors du référendum sur le Brexit en 2016.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire