Bernie Sanders, lors de son dernier meeting de campagne a New York. © REUTERS

Bernie Sanders au Vatican

Stagiaire Le Vif

Bernie Sander, le candidat à l’investiture démocrate aux États-Unis doit se rendre au Vatican ce vendredi pour tenir un discours dans le cadre d’une conférence sur les problèmes économiques et sociaux mondiaux.

Le discours que devra livrer Bernie Sanders aura lieu dans le cadre d’un colloque organisé par l’académie pontificale des sciences sociales, une institution créée par le Vatican en 1994. La présence du Pape François à cette conférence n’est visiblement pas à l’agenda et aucune rencontre entre les deux hommes n’est pour l’instant prévue. Le candidat démocrate a néanmoins fait savoir qu’il serait « ravi et fier d’avoir l’opportunité de rencontrer le pape », en ajoutant vouloir entendre son point de vue sur le rôle que pourrait jouer les États-Unis dans la création d’une économie mondiale plus morale.

Cette visite a surpris une partie des observateurs et les propres supporters de Bernie Sanders puisqu’elle intervient à moins de cinq jours du vote crucial qui se jouera mardi prochain dans l’État de New York. En effet, 291 délégués sont en jeu dans l’état de la côte est. Soit près de 10 % du total nombre de délégués nécessaires pour remporter l’investiture démocrate (2.383). Si Hillary Clinton bénéficie d’une avance à deux chiffres selon les derniers sondages, la lutte s’annonce âpre dans les prochains jours.

L’enjeu du vote catholique

Si la venue d’un candidat progressiste comme Bernie Sanders en terres pontificales avait pu sembler improbable il y a quelques années, notamment à cause de divergences importantes sur des questions comme l’avortement ou l’homosexualité, la donne semble avoir changé. Les prises de position très claires du pape François concernant notamment la lutte contre le réchauffement climatique ou encore les inégalités dans le monde résonnent dans le discours de l’actuel sénateur du Vermont.

Mais cette visite témoigne aussi d’un certain pragmatisme dans le chef du candidat, dans une campagne où le vote des catholiques du pays représente une des clés de la victoire. Un citoyen américain sur cinq s’identifie en effet comme catholique, et ces derniers ont la réputation d’être des « swing voters », c’est-à-dire des électeurs restant généralement indécis jusqu’au dernier moment, et donc capable de faire basculer sensiblement le cours d’une élection. Les sondages suggèrent d’ailleurs que depuis 1972, le « vote catholique » a toujours été dans le sens du gagnant lors des élections présidentielles. Le candidat Bernie Sanders, se revendiquant « anti-élite » et issu d’une famille d’immigrés juifs polonais, accuse par ailleurs un certain retard sur sa concurrence Hillary Clinton en matière d’engouement des citoyens catholiques. Selon un sondage de l’institut Pew Forum, près de 69 % des démocrates catholiques pensent que l’ex-première dame ferait une bonne présidente, contre 46 % seulement pour Bernie Sanders. Les effets potentiels de ce voyage au Vatican sur la campagne du sénateur du Vermont restent en tout cas très flous.

A.S. (Stg.)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire