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Berlusconi soupçonné d’avoir acheté le silence de Ruby 7 millions d’euros

L’ancien chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi est soupçonné d’avoir payé des millions d’euros le silence de jeunes témoins dans l’affaire du « rubygate », ont annoncé mardi les procureurs en clôturant leur enquête.

Dans cette affaire, l’une des multiples engagées contre l’ex-Cavaliere, la Cour de cassation avait définitivement confirmé en mars l’acquittement de M. Berlusconi, soupçonné de prostitution de mineure et d’abus de pouvoir.

Le parquet de Milan avait été saisi à la suite des incohérences relevées lors de cette procédure dans les témoignages de Karima El-Mahroug, dite Ruby, et d’autres jeunes filles ayant participé chez M. Berlusconi à ces « dîners élégants » soupçonnés d’avoir dégénéré en « soirées bunga-bunga ».

L’enquête a montré que l’ex-Cavaliere, depuis que l’affaire a éclaté en 2011, a versé quelque dix millions d’euros à ces jeunes femmes, dont sept millions à Ruby: argent liquide, cadeaux, voitures, mise à disposition de logements, paiement de factures et de frais médicaux… Au total, 34 personnes, dont 21 jeunes femmes, sont soupçonnées, à des degrés divers, de corruption et de faux témoignage.

La défense de M. Berlusconi a régulièrement réfuté toute tentative de subornation, évoquant la simple « générosité » du magnat italien.

Mais mardi, en conférence de presse, la procureure Tiziana Siciliano a répliqué que cette hypothèse « partait en fumée » devant « la masse de documents » — écoutes, films, contrats de travail, factures — réunis pendant l’enquête.

Grand habitué des tribunaux, mais définitivement condamné uniquement dans une affaire de fraude fiscale en 2013, M. Berlusconi voit donc se profiler à l’horizon un nouveau procès « Ruby ».

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