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Attentats de Paris : deux djihadistes arrêtés en Grèce en octobre

Un Algérien et un Pakistanais qui devaient rallier Paris depuis la Syrie pour y « accomplir une mission » pour l’Etat islamique, selon les déclarations du premier d’entre eux, ont été arrêtés début octobre à Leros (Grèce), rapportent mardi plusieurs quotidiens français sur base d’informations révélées vendredi par le Washington Post. Les deux suspects avaient voyagé vers l’Europe parmi des réfugiés, en compagnie de deux terroristes qui se sont fait exploser à Saint-Denis le 13 novembre.

Adel Haddadi, 29 ans, et Muhamad Usman, 22 ans, ont été recrutés en Syrie par un certain Abu Ahmad pour frapper Paris en compagnie des deux frères irakiens qui se sont fait exploser à proximité du Stade de France, selon les déclarations du premier d’entre eux, le 12 février à la police autrichienne. Les quatre hommes ont quitté la Syrie fin septembre.

Après être passés en Turquie, ils se sont glissés parmi des migrants pour rallier l’île de Leros. Les deux Irakiens sont parvenus à poursuivre leur route vers la France, mais Adel Haddadi et Muhamad Usman ont été arrêtés, leur faux passeport ayant été mis au jour. Sortis de prison le 28 octobre, ils ont traversé la Macédoine, la Serbie, la Croatie et la Slovénie pour arriver en Autriche le 14 novembre, soit le lendemain des attentats, et demander l’asile.

Les faux passeports syriens découverts près des cadavres des deux Irakiens qui se sont fait sauter à Saint-Denis, et la confirmation de leur arrivée le 3 octobre à Leros, ont alerté les enquêteurs.

Les photos et empreintes digitales des 197 migrants arrivés ce jour-là sur l’île grecque, envoyées à l’ensemble des polices européennes, ont permis l’arrestation de leurs deux anciens compagnons de voyage le 10 décembre, dans un camp de réfugiés de Salzbourg. Quelques jours plus tôt, la dernière recherche qu’ils avaient effectuée sur internet concernait des billets de train de Vienne pour Paris.

Les deux hommes avaient, durant leur séjour en prison, reçu de l’argent envoyé par Abu Ahmad. Le numéro de téléphone de ce mystérieux commanditaire a été retrouvé près du cadavre d’un des kamikazes du Stade de France et était déjà apparu dans le répertoire d’un proche d’Abdelhamid Abaaoud, à l’occasion d’une opération à Athènes consécutive au démantèlement de la cellule de Verviers.

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