Jawad Bendaoud © Belga

Attentats de 2015 en France: procès mouvementé du « logeur » des jihadistes

Le Vif

Le procès de l’homme accusé d’avoir logé des jihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris a été temporairement suspendu vendredi, à cause de vifs échanges entre le prévenu, déjà très nerveux la veille, et un avocat de la partie civile.

« Vous êtes un voleur de mobylette! », a crié Jawad Bendaoud à un avocat de la partie civile qui l’interrogeait, Me Georges Holleaux.

Le prévenu est jugé depuis mercredi pour « recel de malfaiteurs terroristes » pour avoir fourni un appartement à deux des auteurs des attentats qui avaient fait 130 morts le 13 novembre 2015 en France. Il est la première personne liée à ces attentats à être jugé.

« Vous essayez de faire quoi là? », a-t-il poursuivi, très énervé. « Attention à ce que vous dites. (…) Moi je vais venir vous voir à votre cabinet », a menacé Jawad Bendaoud. « C’est un malade cet homme là ».

« M. Bendaoud, taisez-vous! », a réagi la présidente du tribunal Isabelle Prévost-Desprez qui a annoncé un peu plus tard la suspension d’audience.

Me Holleaux interrogeait Jawad Bendaoud sur ses activités avec ses enfants, le week-end suivant les attentats du 13 novembre 2015.

Jeudi, Jawad Bendaoud, un délinquant multirécidiviste de 31 ans, s’était déjà montré extrêmement nerveux et confus devant le tribunal en assurant ne pas être « au courant d’héberger des terroristes ».

« Sur la tête de mon fils, je ne savais pas que c’était des terroristes », a dit Jawad Bendaoud, vêtu d’un survêtement du club de football PSG. « J’aime trop la vie. J’aime trop les femmes, j’aime trop mon fils ».

Avec un débit ultra-rapide et tenant des propos très décousus, Jawad Bendaoud a tenté de reconstruire ces jours précédant le 18 novembre 2015, quand les policiers d’élite ont pris d’assaut l’appartement qu’il s’était approprié à Saint-Denis, au nord de Paris.

Les deux jihadistes, dont le cerveau présumé des attaques, Abdelhamid Abaaoud, sont morts dans cet assaut, ainsi qu’Hasna Aïtboulahcen, qui leur avait trouvé la planque par l’intermédiaire de Mohamed Soumah, également jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes ».

« Madame, Mohamed Soumah qui me ramène des terroristes, c’est comme si je vous disais Joey Starr a rejoint Daech! », a lancé le prévenu à la présidente du tribunal, précisant que lui-même était « défoncé » à l’époque pour avoir consommé de la cocaïne et fumé du cannabis.

Jawad Bendaoud encourt six ans de prison.

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