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Attentat des Champs-Elysées: profil connu et revendication intrigante

Le Vif

Un assaillant connu pour son intention de tuer les forces de l’ordre, une revendication du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui pose question: ce que l’on sait de l’attaque jeudi soir sur la prestigieuse avenue des Champs-Elysées à Paris où un policier a été tué à trois jours de l’élection présidentielle.

– L’attaque

Vers 19H00 GMT jeudi, une voiture s’arrête à la hauteur d’un car de police garé dans le haut de l’avenue des Champs-Elysées, au coeur de Paris. Le conducteur sort et tire à l’arme automatique contre le véhicule des forces de l’ordre, tuant l’un des policiers. Puis il sort, tire à nouveau vers les policiers qui ripostent et l’abattent.

Deux autres policiers sont blessés, dont l’un grièvement d’une balle au bassin, ainsi qu’une touriste allemande touchée au talon.

Dans la voiture les enquêteurs ont retrouvé un fusil à pompe, deux gros couteaux, un sécateur et un Coran.

Un papier portant un message manuscrit prenant la défense de l’organisation jihadiste Etat islamique (EI), a également été retrouvé près de son corps.

– L’assaillant identifié

L’agresseur abattu est un Français de 39 ans, Karim Cheurfi, résidant à Chelles, une banlieue à 18 km à l’est de Paris et connu de la police et de la justice.

Il avait été arrêté le 23 février, après avoir affirmé en décembre à un proche vouloir « tuer des policiers en représailles de ce qui se passait en Syrie », pris des contacts pour acheter des armes et avoir acheté des couteaux commando, une go-pro et des masques sur internet. A l’issue de sa garde à vue, il est relâché, faute d’éléments, selon une source proche de l’enquête.

Karim Cheurfi avait déjà été condamné en 2005 à 15 ans de réclusion pour tentatives d’homicide volontaire: en 2001, il avait blessé grièvement par balles un élève gardien de la paix et son frère, après une course-poursuite. Pendant sa garde à vue, il avait tenté de tuer un policier après lui avoir volé son arme. Sorti en liberté conditionnelle, il était retourné en prison, après une nouvelle condamnation pour vol aggravé en 2014 à quatre ans de prison, dont deux ans de sursis avec mise à l’épreuve.

Selon une source proche de l’enquête, il ne présentait pas de signes de radicalisation en détention.

L’homme a semblé avoir agi seul et des investigations sont en cours pour établir « s’il a bénéficié ou pas de complicités », a indiqué le procureur de la République de Paris, François Molins. Trois membres de son entourage étaient interrogés vendredi.

– La revendication jihadiste

L’attaque a été aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à l’origine de la plupart des attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France. « L’auteur de l’attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c’est un des combattants de l’Etat islamique », selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq.

Mais cette revendication pose question puisque l’identité semble différer de celle du Français abattu sur les Champs-Elysées.

Correspond-elle à celle d’un homme signalé jeudi à la France par les services belges ? L’homme faisant l’objet d’un avis de recherche diffusé par les autorités belges s’est présenté dans un commissariat d’Anvers, dans le nord de la Belgique.

– Un policier tué

Le policier tué dans l’attaque, Xavier Jugele, avait 37 ans.

Les policiers et les militaires sont des cibles privilégiées pour les radicalisés agissant au nom du jihad qui ont multiplié les actions violentes à leur encontre en France ces dernières années, conformément aux consignes explicites du groupe EI.

Le 13 juin 2016, un policier et sa compagne ont ainsi été tués à leur domicile à Magnanville, à l’ouest de Paris, par un homme qui s’était réclamé du groupe EI.

Des militaires ont aussi été blessés dans des attaques récentes, le 18 mars à l’aéroport parisien d’Orly et le 3 février au Carrousel du musée du Louvre à Paris.

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