Le portrait robot © AFP PHOTO / ROYAL THAI POLICE

Attentat Bangkok : Qui est le principal suspect ?

Le Vif

La police thaïlandaise recherche activement un jeune homme soupçonné d’être le poseur de la bombe qui a tué 20 personnes à Bangkok lundi et ses possibles complices. Qui est-il et où en est l’enquête ? Tentative de réponse en quatre questions.

D’après le mandat, émis par l’une des cours pénales Bangkok, cet « étranger non identifié » est soupçonné de « meurtre avec préméditation » et de complot entre autres charges, après l’attaque qui a tué 20 personnes dans le centre de Bangkok lundi. Le point sur les avancées de l’enquête en quatre questions.

Qui est le poseur de bombe présumé?

Cet homme serait un étranger d’après le mandat d’arrêt émis mercredi soir contre lui pour « assassinat », « association de malfaiteurs » et « participation à la confection d’une bombe » notamment. Il fait partie d’un « réseau » d’après le chef de la police thaïlandaise Somyot Poompanmoung, qui estime qu’il ne peut « pas avoir agi seul ». « Il doit y avoir un réseau », a ajouté le chef de la junte thaïlandaise Prayut Chan-O-Cha mercredi. « Il n’a pas pu simplement acheter une bombe sur un marché, puis la poser. » D’après le portrait-robot diffusé mercredi par la police thaïlandaise, l’homme plutôt jeune a une chevelure brune très fournie et porte des lunettes à monture noire. Sur les images des caméras de vidéo-surveillance, lundi soir, il transporte un sac à dos, qu’il glisse calmement sous un banc au pied de la grille du sanctuaire Erawan dans le quartier commerçant de Chidlom avant de quitter les lieux. Trois minutes plus tard, une bombe a explosé à cet endroit précis.

Que savons-nous sur la bombe?

La police thaïlandaise estime que la bombe était petite mais puissante et sophistiquée. L’engin explosif était constitué d’au moins trois kilogrammes d’explosifs, emballés dans un récipient hermétique.

D’après les médias locaux, la bombe contenait des roulements à billes qui sont destinées à engendrer des blessures plus importantes. Les enquêteurs pensent que l’explosion a été déclenchée à distance, soit par une minuterie soit par un appel passé depuis un téléphone mobile. L’explosion a été suffisamment forte pour laisser un petit cratère, arracher des parties de la grille autour du sanctuaire et des morceaux de béton. L’onde de choc a été ressentie dans des immeubles qui se trouvent à des centaines de mètres du sanctuaire.

Qui sont les auteurs probables?

L’attentat, sans précédent et au scénario inédit dans la capitale thaïlandaise, n’a pas été revendiqué. L’attaque contre un sanctuaire, dans un pays où la spiritualité et le respect de la foi est très important, a également dérouté les experts. D’après les analystes, il est également difficile d’imaginer que cette attaque soit le fait des opposants politiques à la junte au pouvoir en raison de l’ampleur de l’attaque et du lieu choisi.

La police a rapidement affirmé que le mode opératoire ne ressemblait pas aux attentats fréquemment perpétrés dans le sud du pays par des insurgés musulmans.

Divers groupes de militants islamistes ont mené de nombreuses attaques dans d’autres parties d’Asie du sud-est, y compris sur l’île touristiques indonésienne de Bali en 2002 qui avait tué 202 personnes. Mais la Thaïlande n’a jamais été une cible.

Les militants du groupe Etat islamique ont souvent fait part de leur volonté de frapper hors de leurs bases. « Ils ont fait un vrai travail de recrutement auprès des Malaisiens et des Indonésiens, cela est donc possible », explique à l’AFP Zachary Abuza, expert indépendant du terrorisme du sud-est asiatique. Mais ces réseaux revendiquent en principe leurs attaques rapidement après, note ce dernier. La piste d’une attaque de la minorité ouïghoure de Chine a également été avancée en raison du lieu de l’attaque, un sanctuaire très fréquenté par les touristes chinois. Le mois dernier, la Thaïlande a expulsé une centaine de musulmans ouïghours vers la Chine.

Y avait-il une deuxième bombe et est-ce lié?

Après une seconde explosion mardi après-midi à Bangkok à proximité de la station de métro Saphan Taksin, proche de la rivière Chao Praya, qui n’a pas fait de blessés, la police avait indiqué qu’il existait un lien entre les deux attaques. Mais mercredi le chef de la police a finalement précisé qu’il pourrait aussi s’agir d’une « imitation ». Une source au sein des services du renseignement a confié à l’AFP sous couvert de l’anonymat, que la seconde attaque semblait différente car plutôt « destinée à semer le trouble » qu’à faire des victimes.

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