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Attaque du Louvre: « Le caractère terroriste ne fait guère de doute », affirme Hollande

Le Vif

Le spectre d’une attaque « terroriste » a ressurgi en plein Paris: un homme a agressé vendredi à la machette des militaires à l’entrée du musée du Louvre au cri d' »Allah Akbar », avant d’être grièvement blessé par l’un des soldats.

Le président François Hollande a souligné à La Valette que l’opération Sentinelle de surveillance des lieux sensibles en France avait permis vendredi, au Louvre, d' »empêcher sans doute un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute », soulignant que la menace de nouvelles attaques « demeure ».

« L’opération Sentinelle a pu permettre, même si c’était des militaires qui étaient visés, d’empêcher sans doute un acte dont le caractère terroriste ne fait guère de doute », a déclaré le chef de l’Etat français devant la presse, au cours d’un sommet européen.

« Il appartient à la justice de faire l’enquête nécessaire », a-t-il toutefois observé.

Une perquisition était en cours vendredi après-midi rue de Ponthieu, au coeur du triangle d’or de la capitale française, a-t-on appris de source proche de l’enquête.

Pour François Hollande, « la menace, elle est là, elle demeure et nous devons y faire face » et « c’est la raison pour laquelle nous avons mobilisé autant de moyens et nous continuerons à le faire autant de temps qu’il sera nécessaire ».

Le président français, comme il l’avait fait quelques heures auparavant dans un communiqué de l’Elysée, a de nouveau « salué le courage, la détermination et le jugement de ces militaires qui ont fait face » à l’attaque au Carrousel du Louvre, dans le centre de Paris.

« L’un a été blessé, l’autre a réagi comme il convenait », ayant pu « neutraliser l’agresseur » qui a été « hospitalisé mais va être (…) interrogé quand il sera possible de le faire ».

François Hollande a en outre une nouvelle fois « souligné l’efficacité de l’opération Sentinelle qui protège nos compatriotes dans tous les lieux publics » comme « c’était le cas au Louvre ».

« En ce moment même, les ministres (Jean-Yves) Le Drian et (Bruno) Le Roux (Défense et Intérieur) sont sur place » pour « avoir la confirmation que l’événement a été totalement maîtrisé », a-t-il encore déclaré.

Dans le communiqué de l’Elysée, le chef de l’Etat condamnait une « agression sauvage », exprimant « sa solidarité au soldat blessé » et redisant « la détermination de l’Etat à agir sans relâche pour défendre la sécurité de nos compatriotes et lutter contre le terrorisme ».

« Au moins une machette »

L’attaque s’est produite à 09H00 GMT à l’entrée de la très touristique galerie du Carrousel du Louvre donnant accès au musée le plus fréquenté du monde. Un militaire a été légèrement touché au cuir chevelu tandis que l’assaillant a été grièvement blessé au ventre.

L’assaillant, « armé d’au moins une machette », « s’est précipité sur la patrouille de quatre hommes, a proféré des menaces et crié « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand, en arabe). L’un des militaires a tiré « cinq balles » et atteint au ventre l’assaillant, a déclaré le préfet de police de Paris, Michel Cadot.

A la mi-journée, il était au bloc opératoire, son pronostic vital engagé, selon une source proche de l’enquête.

« On a vu les clients dans la salle qui couraient, on a su tout de suite que c’était quelque chose de sérieux. On a couru, on est sorti dehors. On a pensé à notre vie, on a vu la mort arriver avec tout ce qui se passe en ce moment, on a eu vraiment, vraiment peur », a témoigné auprès de l’AFP une employée d’un restaurant dans la galerie du Louvre.

Les deux sacs à dos que l’agresseur portait ne contenaient pas d’explosifs, selon le préfet.

Touristes confinés

Conséquence directe, le tourisme a fortement diminué en 2016 dans le pays et en particulier à Paris. L’agression au Louvre survient le jour même où la ville lance dans la soirée sa campagne pour l’élection de la ville hôte des Jeux-2024, avec la Tour Eiffel illuminée en toile de fond.

Un millier de personnes, dont quelque 250 personnes dans le musée au moment de l’attaque, ont été confinées pendant plusieurs heures avant de pouvoir sortir.

« J’étais dans les escaliers quand j’ai entendu des coups de feu. C’était bizarre, personne ne savait quoi faire, j’ai vu des gens courir, tout le monde était paniqué », raconte Svetlana, une architecte travaillant dans la galerie, qui s’est cachée dans un vestiaire après avoir entendu les coups de feu.

Le musée rouvrira samedi, a indiqué la ministre de la Culture Audrey Azoulay.

Les candidats à la présidentielle d’avril-mai ont réagi à cette attaque avec un hommage unanime aux forces de sécurité. Quelque 3.500 soldats patrouillent quotidiennement dans la capitale et ses environs.

La France est placée sous le régime exceptionnel de l’état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015. Le pays vit dans la crainte de nouvelles attaques en dépit d’un dispositif sécuritaire drastiquement renforcé.

Le groupe jihadiste Etat islamique, qui perd du terrain en Irak et en Syrie où il a proclamé un califat en 2014, menace régulièrement la France de représailles pour sa participation à la coalition militaire internationale dans ces deux pays.

L’EI a appelé en outre à frapper les « mécréants » partout où cela est possible.

Parmi les attaques les plus meurtrières en France, un Tunisien avait foncé le 14 juillet 2016 dans une foule rassemblée sur la promenades des Anglais à Nice (sud-est), faisant 86 morts. le 13 novembre 2015, une série d’attaques jihadistes avait fait 130 morts dont 90 dans la salle de concert du Bataclan à Paris.

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