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Attaque à Londres: ce que l’on sait

Le Vif

Une attaque terroriste a fait 5 morts, dont l’assaillant présumé, et une quarantaine de blessés mercredi près du Parlement britannique à Londres. Voici ce que l’on sait.

Les faits

En début d’après-midi, en plein coeur de la capitale britannique, un homme au volant d’un 4X4 lance son véhicule sur les passants sur le pont de Westminster qui enjambe la Tamise, menant au Parlement et à Big Ben, selon des témoins.

Peu après la sortie du pont, il emboutit sa voiture sur le bas-côté, puis en sort et court vers les grilles du Parlement, où la Première ministre Theresa May vient de s’exprimer devant les députés. Il poignarde un policier. La police fait feu au moment où il essaie de s’attaquer à un deuxième policier, il est tué. Un policier a également trouvé la mort.

La police de Londres a dit avoir été appelée à environ 14h40 heure locale.

« Nous étions en train de prendre des photos de Big Ben lorsque tout le monde s’est mis à courir et que nous avons vu un homme d’une quarantaine d’années portant un couteau d’environ vingt centimètres », a raconté un témoin, Jayne Wilkinson, à l’agence britannique de presse Press Association. « Ensuite, on a entendu trois coups de feu. Nous avons traversé la rue et avons vu l’homme en sang par terre », a-t-il ajouté.

Les députés sont aussitôt confinés à l’intérieur du Parlement avant d’être évacués un peu plus tard vers les locaux de Scotland Yard, situés à proximité, escortés par des policiers lourdement armés. Downing Street a rapidement précisé que la Première ministre Theresa May était saine et sauve. Des photos la montrent quittant le Parlement à grande vitesse à bord de sa voiture officielle. Ses services ont par la suite fait savoir qu’elle allait présider une réunion de crise.

Les victimes

Un responsable de l’anti-terrorisme au sein de Scotland Yard, qui faisait un nouveau point dans la soirée de mercredi sur l’attentat a indiqué que le bilan est désormais de 5 morts et une quarantaine de blessés, relaient les médias britanniques dont la BBC.

Les 5 morts comprennent l’assaillant présumé, un homme seul qui a écrasé des piétons avec son véhicule sur le pont de Westminster avant de le quitter pour se diriger à pied vers le Parlement et y poignarder un officier de police. Ce dernier, qui est décédé sur place alors que d’autres policiers abattaient l’assaillant, a été identifié par Scotland Yard comme étant Keith Palmer, un agent âgé de 48 ans qui avait 15 années de service au sein de la police. Il était par ailleurs un époux et un père, a précisé Mark Rowley, de Scotland Yard.

Parmi les quelque 40 blessés figurent aussi trois policiers. Un précédent bilan faisait état de 4 morts (dont l’assaillant présumé) et une vingtaine de blessés. Le policier tué à coups de couteau au Parlement n’était pas armé, avait précédemment précisé la police à la BBC après que de premières informations avaient fait état du contraire. A la suite des évènements, qualifiés par la Première ministre Theresa May d' »attaque terroriste vicieuse », Buckingham Palace a indiqué que la reine, Elizabeth II, n’effectuera pas jeudi la visite qu’elle prévoyait à « New Scotland Yard », le quartier général de la police londonienne qui se situe justement à Westminster, où l’attaque a eu lieu. La visite est postposée à une date ultérieure, encore inconnue.

« Au moins dix personnes ont été soignées sur Westminster Bridge », ont annoncé les services ambulanciers de Londres. Un hélicoptère de secours a atterri sur place peu après l’incident. Plusieurs ambulances étaient garées près du pont de Westminster, à proximité du Parlement, a constaté une journaliste de l’AFP.

Une femme, grièvement blessée, a été repêchée dans la Tamise. « Nous partons du principe qu’elle est tombée ou a sauté du pont », a déclaré l’Autorité portuaire de Londres.

Parmi les blessés figurent trois lycéens français. Il s’agit de « trois élèves du lycée Saint-Joseph de Concarneau (ouest), qui se trouvaient en voyage scolaire », a dit le ministère français des Affaires étrangères. Deux des lycéens blessés sont dans un état grave, selon des sources officielles françaises.

Deux ressortissants roumains ont également été blessés, a annoncé Bucarest, ainsi que cinq touristes sud-coréens, d’après l’agence Yonhap.

Le caractère terroriste

Scotland Yard a rapidement qualifié l’attaque d' »incident terroriste ». « Incident à Westminster : nous traitons ceci comme un incident terroriste jusqu’à preuve du contraire », a écrit la police métropolitaine sur son site internet. « L’enquête a été confiée au commandement (de la lutte) antiterroriste » et des « policiers supplémentaires seront déployés ce (mercredi) soir » dans les rues de Londres, a dit un porte-parole de Scotland Yard, appelant la population à la vigilance.

Aussitôt après les faits, la police a évacué la foule du pont, déclarant que le lieu « n’était pas sûr ». La station de métro de Westminster a été fermée, a annoncé un porte-parole de la régie des transports londoniens.

Au Parlement écossais, à Edimbourg, les débats concernant un référendum sur l’indépendance ont été suspendus sine die pour informer les députés de l’attaque à Londres. Un responsable de la sécurité a précisé que la police passait en revue la sécurité à Holyrood, le quartier d’Edimbourg où se trouve le Parlement écossais.

Pas d’impact sur la sécurité en Belgique, maintien du niveau de menace

« Le niveau de la menace reste à 3, et les mesures de sécurité sont maintenues », a indiqué Peter Mertens, porte-parole du centre de crise des Affaires Intérieures sur base d’une première analyse de l’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (OCAM). Comme après l’attaque à l’aéroport d’Orly en France, plusieurs services se sont cependant vus rappeler qu’ils doivent être vigilants et que certaines mesures sont en vigueur.

La porte-parole du président de la Chambre, Siegfried Bracke, a pour sa part indiqué plus tôt dans la journée que le parlement fédéral n’a pas prévu de prendre des mesures de sécurité complémentaires à la suite de l’attaque commise à Londres. Depuis le passage au niveau 3 de menace, les bâtiments qui abritent la Chambre et le Sénat font en effet déjà l’objet de mesures de sécurité renforcées.

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