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Angleterre, les libéraux vont-ils créer la surprise ?

Deux sondages parus ce mardi placent les Libéraux-Démocrates en deuxième position des intentions de vote en vue des élections législatives du 6 mai. Ce parti occupe traditionnellement la troisième place derrière les travaillistes, au pouvoir, et les conservateurs.

Le premier débat télévisé de l’Histoire entre les chefs des grands partis politiques diffusé en Angleterre jeudi dernier – 10 millions de spectateurs – semble lourd de conséquence. Un sondage de l’institut ICM pour le Guardian confirme la tendance consécutive à cette joute verbale où le chef des libéraux, David Clegg, a fait une excellente prestation. Les Libéraux-Démocrates pourraient bien jouer les troubles fêtes entre les conservateurs et les travaillistes.

Les conservateurs se maintiennent en première position avec 33% (-4 points) des intentions de vote. Ce résultat ne peut néanmoins ni satisfaire, ni rassurer, leur chef de file, David Cameron, tant ils caracolent en tête depuis les premiers jours de la campagne. Le parti de David Clegg, est crédité de 30% (+10 points) tandis que les travaillistes de Gordon Brown, au pouvoir, reculent encore à 28% (-3 points). Un second sondage proposé par l’institut Opinium pour le Daily Express corrobore ces chiffres.

Les Libéraux-Démocrates plafonnaient depuis longtemps à 20% dans les intentions de vote. Cette récente augmentation consécutive au premier débat place Nick Clegg en position d’arbitre. Les partis traditionnels ne voient pas du tout cette embellie d’un bon oeil. David Cameron pour les conservateurs, grand favori des sondages depuis le début de la campagne, pensait succéder sans soucis aux travaillistes Tony Blair et Gordon Brown, au pouvoir depuis treize ans.

Un système électoral paradoxal


Pourtant, le système anglais ne permet pas de prédire les résultats effectifs des élections en nombre de sièges dans l’assemblée. Un système électoral uninominal à un seul tour, dans lequel le candidat obtenant la majorité simple l’emporte, auquel on ajoute un découpage électoral obsolète, peut entraîner des résultats paradoxaux.

Ainsi, le Labour, même troisième en terme de votes, peut terminer premier en terme de sièges à l’assemblée. Avec les chiffres des derniers sondages, les estimations de la BBC créditent les travaillistes de 276 sièges, à 50 de la majorité absolue, 226 les conservateurs, et les Libéraux-Démocrates se contenteraient de 119 sièges.

En conséquence de cette dissémination des voix, aucun parti n’aura la majorité absolue au parlement. Le parti majoritaire devra donc concevoir une coalition ou des alliances ponctuelles. Les Libéraux-Démocrates pourraient alors affirmer leur nouvelle visibilité sur la scène politique anglaise.

En attendant le 6 mai, les Libéraux-Démocrates vont devoir se maintenir à un niveau de popularité qu’ils n’avaient jamais atteint. Cette mission peut être plus dure que l’ascension. Un sondage BPIX réalisé le lendemain du débat les donnait carrément en tête. Et l’exemple des conservateurs qui avaient plus de dix points d’avance au début de la campagne a de quoi inquiéter tous les partis. Deux nouveaux débats télévisés sur la politique étrangère et l’économie sont prévus les 22 et 29 avril.

Guillaume Bur, avec Belga.

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