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Algérie : 23 otages et 32 ravisseurs tués, selon un bilan provisoire officiel

Le Vif

Vingt-trois otages ont été tués et 32 ravisseurs abattus durant les quatre jours de prise d’otages sur un site gazier en Algérie, qui a pris fin samedi avec un assaut final des forces spéciales de l’armée, selon un bilan provisoire officiel.

Les forces algériennes ont pu libérer « 685 employés algériens et 107 étrangers » et ont abattu « 32 terroristes », a indiqué le ministère de l’Intérieur dans un communiqué.

21 otages ont péri, ainsi que deux autres personnes tuées dans une attaque du groupe islamiste avant la prise d’otages, a-t-il ajouté. Les assaillants avaient attaqué mercredi à l’aube un bus transportant des employés du site gazier se rendant à l’aéroport, tuant un Algérien et un Britannique, avant de prendre en otages les centaines d’autres employés du complexe.

Parmi les 32 ravisseurs tués figurent trois Algériens. Les autres étaient de différentes nationalités non précisées et comprenaient des experts en explosifs, a-t-il précisé.

L’armée a récupéré un arsenal important : « six fusils-mitrailleurs, 21 fusils, deux fusils à lunettes, deux mortiers 60 mm avec roquettes, 6 missiles avec rampes de lancement, deux RPG7 avec huit roquettes, 10 grenades disposées en ceintures explosives », selon le communiqué. Des « tenues militaires étrangères et un stock de munitions et d’explosifs » ont été trouvés.

Un premier assaut avait été lancé jeudi par les forces spéciales de l’armée algérienne contre les ravisseurs dans la base-vie, suivi de l’assaut final samedi contre l’usine où s’étaient également retranchés 11 autres assaillants et sept otages étrangers, tous morts.

Aucun Belge parmi les otages décédés, selon les Affaires étrangères

Sept otages étrangers ont péri et 11 ravisseurs ont été abattus dans l’assaut final lancé ce samedi matin par les forces spéciales algériennes sur le site gazier d’In Aménas, a-t-on appris de source de sécurité algérienne.

Les circonstances exactes dans lesquelles les derniers otages sont morts n’étaient pas claires dans l’immédiat, mais la télévision d’Etat algérienne a affirmé qu’ils ont été « exécutés » par leurs ravisseurs en représailles à l’assaut final lancé par les forces spéciales. Le groupe islamiste avait fait état la veille de trois Belges, deux Américains, un Japonais et un Britannique encore entre ses mains. La Belgique a toutefois indiqué ne disposer d’aucun indice sur la présence de Belges parmi les otages.

Assaut final

La Belgique ne dispose d’aucune indication sur la présence de plusieurs de ses ressortissants sur le site gazier algérien d’In Amenas, a confirmé ce samedi le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Le chef de la diplomatie belge venait de s’entretenir avec son homologue algérien, Mourad Medelci, qui lui a affirmé qu’aucun Belge n’était repris sur les listes des personnes se trouvant sur le site de Tigantourine, près d’In Amenas, à 1.300 km au sud-est d’Alger, non loin de la frontière libyenne.

M. Medelci a confirmé au ministre belge la fin de la prise d’otages, après un nouvel assaut des forces algériennes.

Selon M. Reynders, ses services se sont aussi informés auprès du groupe pétrolier britannique BP, tant à Londres qu’à Alger. BP n’a pas fait état de la présence de Belges sur ce site. « Et nous n’avons reçu aucune demande de proches ou de familles », a-t-il ajouté.

Depuis le début de l’opération algérienne jeudi contre le site où ont été retenus depuis mercredi en otages des centaines d’algériens et des dizaines d’étrangers notamment occidentaux, la majorité des otages ont réussi à fuir, d’autres ont été blessés ou sont morts.

Un porte-parole des « Signataires par le sang », groupe jihadiste dirigé par l’Algérien Mokhtar Belmokhtar qui a revendiqué la pris d’otages, avait affirmé plus tôt à l’Agence mauritanienne Nouakchott d’Information (ANI) que « sept otages » étrangers étaient retenus dans l’usine de gaz du site.

Les Etats-Unis et le Japon, dont des ressortissants figuraient parmi les otages, avaient lancé auparavant un avertissement à l’Algérie pour qu’elle préserve la vie des captifs, alors que le Conseil de sécurité de l’ONU condamnait « dans les termes les plus vifs l’attaque terroriste ».

Plus d’otage français, selon le ministre français de la Défense

Il n’y a plus de Français otage en Algérie, sur le site gazier d’In Aménas, avait indiqué samedi le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. « Il y a aujourd’hui un Français tué et des Français qui ont été libérés », a ajouté M. Le Drian sur la chaîne de télévision France 3 Bretagne.

Le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait fait état vendredi soir de la mort d’un Français « au cours de l’opération de libération des otages » par les forces algériennes et de trois autres otages français sains et saufs.

Interrogé sur l’assaut de l’armée algérienne sur le complexe gazier, Jean-Yves Le Drian avait répondu qu’il « s’agit de la responsabilité des autorités algériennes ». « Ce qui s’est passé, c’est un acte terroriste d’une très grande ampleur », mené par le groupe terroriste dirigé par Mokhtar Belmokhtar, « qui a pris une initiative très spectaculaire mais qui était déjà manifestement dans les cartons », avait-il affirmé. « La question principale est à adresser, quand même, aux terroristes ».

« On est face à une menace terroriste grave », avait-il insisté.

Yann Desjeux, l’otage français tué, était un ancien militaire des forces spéciales françaises. Il travaillait dans une équipe de gardiennage du site, a par ailleurs indiqué le ministre, qui a salué sa mémoire.

L’ONU condamne les actes « haineux »

Le Conseil de Sécurité de l’ONU avait dénoncé l’attaque « haineuse » et la prise d’otages du complexe gazier. « Le Conseil de Sécurité condamne dans les termes les plus fermes l’attaque terroriste contre le site d’In Amenas, en Algérie », selon un communiqué approuvé par les quinze membres de l’instance. Le Conseil appellait en outre les Etats à « coopérer activement avec les autorités algériennes ».

Le communiqué soulignait enfin que les mesures prises pour combattre le « terrorisme » doivent respecter « les lois internationales » relatives « aux droits de l’homme » et aux « réfugiés ». Ce rappel survient alors que les gouvernements de plusieurs pays dont des nationaux figurant parmi les otages à In Amenas ont appelé l’Algérie à tout faire pour protéger la vie des otages.

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