© REUTERS

Alerte contre une bactérie tueuse d’oliviers

Le commissaire européen à la santé, Vytenis Andriukaitis, a prôné lundi une « vigilance absolue » pour empêcher la propagation de la xylella fastidiosa, une bactérie tueuse d’oliviers apparue au sud de l’Italie, qui menace aussi vignes et agrumes.

Le commissaire a annoncé qu’il se rendra « très bientôt en Italie » pour examiner l’efficacité des mesures pour enrayer cette épidémie, apparue en octobre 2013, et faire le point de leurs retombées avec les cultivateurs. L’Union européenne « suit de très près » la situation et « encourage une approche de précaution », passant par l’arrachage des arbres touchés, a rappelé le commissaire lituanien, devant la commission de l’agriculture du Parlement européen.

Mais selon la Commission, l’Italie, qui a circonscrit une zone d’urgence de 241.000 hectares dans la région méridionale des Pouilles, a jusque-là trainé les pieds sous pression de ses cultivateurs, au prix d’une détérioration de la situation qui impose un sursaut. Le comité phytosanitaire permanent de l’UE doit faire le point sur d’éventuelles nouvelles mesures lors de sa prochaine réunion les jeudi et vendredi. La France, l’Espagne et le Portugal réclament un durcissement des règles de prévention.

Les expertises menées jusque-là « suggèrent qu’au moins 10% » des quelque onze millions d’oliviers de la province de Lecce sont touchés, a précisé le commissaire. Il a relevé que cette bactérie, qui fait dépérir les végétaux auxquels elle s’attaque et contre laquelle aucune remède n’a jusque là été trouvé, constituait aussi une menace pour les vignes et agrumiers européens, « qui pourraient devenir des plantes d’accueil ».

Mais la résistance monte en Italie contre la destruction d’oliveraies séculaires. Dans un courrier envoyé à M. Andriuakaitis, l’association italienne Peacelink invoque ainsi des études scientifiques mettant en cause d’autres facteurs que la xylella fastidiosa dans les ravages subis par les oliveraies. « La Commission européenne risque de condamner à mort tout l’écosystème des Pouilles » sur la base d’études erronées, met-elle en garde.

Contenu partenaire