Manifestation des agriculteurs français en août 2015. © AFP

Agriculteurs en colère: les ministres européens confrontent leurs positions

A l’approche du conseil extraordinaire de l’Agriculture du 7 septembre, les ministres européens responsables multiplient leurs contacts, entre eux et avec leur commissaire européen, pour tenter de dégager des positions communes et répondre à la chute des prix dans le secteur du lait et de la viande porcine. La Belgique n’échappe pas à la règle, et calque ses revendications sur celles d’autres délégations en faveur d’interventions sur les marchés agricoles.

« Les réunions qui ont déjà eu lieu ont permis d’avoir un certain nombre d’idées et de propositions sur la table », a commenté mardi le porte-parole de la Commission européenne, Daniel Rosario, qui a toutefois refusé de commenter les suggestions qui circulent. Le Commissaire européen à l’Agriculture, Phil Hogan, a reçu lundi le ministre fédéral de l’Agriculture Willy Borsus, et ses homologues régionaux René Collin et Joke Schauvliege. Il prévoit de rencontrer plusieurs autres délégations européennes dans les prochains jours.

Les contacts se multiplient aussi entre les ministres européens. Devant la Chambre, lundi, M. Borsus avait fait état de « plusieurs contacts téléphoniques » avec le ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll et son équivalent luxembourgeois Fernand Etgen, manifestant son intention d’avancer sur des positions communes face à la Commission le 7 septembre.

Une rencontre des ministres de l’Agriculture français, allemand et polonais a eu lieu à Berlin lundi, et l’exercice devrait être répété vendredi entre les ministres espagnol, italien, portugais, et français. Ces délégations ont l’intention de faire front commun lundi prochain.

« Des pays comme la France, la Belgique ou l’Italie sont tournés vers une intervention plus forte de l’Union, avec un relèvement des prix d’intervention sur le marché du lait ou un système de quota par exemple », commente une source proche du dossier. En revanche, « un groupe d’Etats membres plutôt libéraux, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et les pays scandinaves, même s’ils sont affectés par la crise du secteur laitier, ne sont pas en faveur de mesures interventionnistes et optent pour l’action la plus limitée possible sur le marché. »

La crise agricole actuelle prend racine dans l’embargo russe sur les produits agricoles européens couplé au recul de la demande chinoise. A ces facteurs, s’ajoute la fin du système européen des quotas pour le secteur laitier.

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