© REUTERS

Accusés d’harcèlement sexuel, deux cadres de Google démissionnent avec 90 millions d’indemnités

Muriel Lefevre

Google a donné plus de 90 millions d’euros à deux hommes accusés de comportement sexuel inapproprié pour qu’ils démissionnent. C’est ce qu’indique la chaîne de télévision américaine CNBC.

Il était déjà de notoriété publique que Google avait payé des indemnités de départ à ses anciens cadres accusés de comportement douteux envers des femmes. Aujourd’hui, par la magie d’une action en justice, on sait quel a été le montant exact de la transaction.

L’une des personnes est Andy Rubin, co-fondateur d’Android, qui a quitté l’entreprise en 2014. On lui propose dans un premier temps un paquet d’action d’une valeur estimée à 133 millions d’euros pour qu’il démissionne. Pour finir, il partira avec une compensation en cash de 80 millions d’euros (90 millions de dollars). Une cagnotte de départ généreuse alors qu’une enquête interne avait validé les accusations de femmes qui le mettaient en cause. L’autre grand ponte de Google concerné est Amit Singhal. Les indemnités ont été moins prolixes, sans pour autant être chiches.

On lui offre, dans un premier temps, pas moins de 40 millions d’euros. Mais comme il a retrouvé du travail chez Uber, on ne lui donnera que 13 millions d’euros (15 millions de dollars). Singhal sera aussi viré de chez Uber parce qu’il avait caché le fait qu’il faisait l’objet d’accusations. La révélation des détails financiers fait suite au fait que des actionnaires ont intenté une action en justice. Ils estiment que Google a été beaucoup trop laxiste dans sa gestion des abus de pouvoir et du harcèlement sexuel.

Le départ des deux hommes va donc coûter au total 105 millions de dollars. Des informations ont poussé les organisateurs de Google Walkout, qui regroupe des salariés de Google qui sont contre la façon dont l’entreprise a géré les accusations de harcèlement sexuel , à lancer une nouvelle campagne pour montrer comment ces millions offerts à Andy Rubin et Amit Singhal auraient pu être dépensés autrement.

Selon les dernières estimations, 48 employés de Google ont été licenciés suite à des accusations de harcèlement sexuel en deux ans, parmi eux 13 occupaient des postes de hauts rangs. Google a pour sa part promis d’en faire plus. « Il y a de sérieuses conséquences pour ceux qui ne se comportent pas bien », a répondu l’entreprise au site technique The Verge.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire