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A Gaza, l’eau glacée du « Ice Bucket Challenge » ce sont des gravats

Le Vif

En troquant l’eau glacée pour des gravats ou du purin, Palestiniens et Israéliens ont adapté le « Ice Bucket Challenge » à la guerre dans la bande de Gaza.

Ce « Ice Bucket Challenge », ou « défi du seau d’eau » devenu phénomène mondial grâce aux réseaux sociaux, consiste à se verser un seau d’eau glacée sur la tête, ou à faire un don, souvent les deux, à une association de lutte contre la maladie neuro-dégénérative de Charcot. Des milliers de personnes de par le monde — popstars, milliardaires et même anciens présidents américains — se sont déjà filmées en train de se verser de l’eau sur le crâne.

Mais à Gaza, où plus de 2.130 Palestiniens sont morts depuis le début le 8 juillet d’une offensive israélienne, le challenge a pris une autre tournure – en partie pour des raisons techniques. Dans la langue de territoire dévastée par les bombardements israéliens, l’eau est une denrée précieuse, et les innombrables coupures de courant rendent la fabrication de glaçons impossible. Alors un journaliste local, Ayman al-Alul, a inventé le « Défi du seau de gravats ».

« On a cherché un seau d’eau, mais l’eau est trop précieuse pour qu’on se la renverse sur la tête. Alors j’ai décidé d’utiliser des gravats », explique-t-il dans une vidéo de 2 minutes postée sur sa chaîne Youtube. « Ce défi est lancé à toutes les personnes qui compatissent avec le peuple palestinien. Nous ne demandons pas une aide matérielle, nous demandons la solidarité », poursuit-il.

Très vite, le chanteur palestinien Mohammed Assaf, vainqueur de l’édition 2013 du télé-crochet « Arab Idol », a relevé le défi. La victoire de ce jeune homme de 24 ans originaire de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, devenu ambassadeur de bonne volonté pour l’UNRWA, l’agence de l’ONU d’aide aux réfugiés palestiniens, avait suscité une vague d’hystérie dans l’enclave palestinienne.

De l’autre côté de la frontière, c’est un fermier du Kibboutz de Nir Yitzhak, tout proche de la bande de Gaza, Saar Altman, qui a adapté le défi à sa sauce… plutôt âcre. Le « Défi du seau d’excréments » qu’il a lancé est directement adressé au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et à deux faucons de son gouvernement, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman, et celui de l’Economie, Naftali Bennett, dont il critique l’incapacité à apporter la paix pour les habitant du sud d’Israël.

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