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A Brisbane, l’inondation est moins grave que prévu

En partie inondée, la troisième ville d’Australie se prépare à panser ses blessures. Un ciel plus clément a limité la crue, qui n’a pas atteint le niveau initialement redouté. Un mort est tout de même à déplorer.

Le niveau de la montée du fleuve Brisbane qui traverse la ville s’établissait à 4,46 mètres jeudi vers 06h30 (20h30 HB mercredi), a annoncé la chaîne publique ABC, alors que les autorités craignaient d’abord qu’il ne monte d’un mètre de plus. « Les hydrologues pensent qu’il a atteint son pic ou en est près actuellement », a déclaré Brett Harrison, météorologiste de la chaîne.

Initialement, les experts s’attendaient à ce que le dernier record de montée des eaux du Brisbane, de 5,45 mètres pendant des inondations massives en 1974, soit dépassé. Dans cette hypothèse, les autorités avaient averti qu’environ 20.000 maisons risquaient d’être totalement inondées et 12.000 partiellement.

Jeudi matin, le maire de la ville Campbell Newman a modifié ces chiffres en fonction des indications des hydrologues, avec 11.900 habitations complètement inondées et 14.700 partiellement.

Les inondations à Brisbane ont fait au moins un mort, un jeune homme de 24 ans, portant le bilan de la montée des eaux à quatorze décès depuis lundi dans le Queensland, a indiqué jeudi Anna Bligh, Premier ministre de cet Etat du nord-est du pays. « Il s’agit du premier décès causé par les inondations à Brisbane », a-t-elle déclaré aux journalistes.

La ville de Brisbane est la dernière touchée par les inondations qui sévissent dans le nord-est de l’Australie depuis fin novembre. Au total, les inondations qui frappent le pays depuis un mois et demi ont fait 24 morts. Elles ont transformé la majeure partie de l’Etat du Queensland en une zone de catastrophe deux fois vaste comme le Texas.

Soulagement à Brisbane

En débordant, la rivière qui traverse l’agglomération n’a pas atteint le niveau redouté, qui devait dépasser celui de l’inondation de 1974.

En se levant, ce jeudi matin, les habitants ont néanmoins pu constater l’étendue des dégâts. 35 quartiers inondés, 2100 rues gagnées par l’eau, 36 000 maisons affectées. C’est énorme, mais les prévisions étaient plus pessimistes.

Ce matin, des scènes curieuses. Des policiers patrouillent en jetski sur la rivière. Des bateaux tentent de remorquer l’esplanade emportée par les flots et à la dérive. Les eaux roulent furieusement des débris de toutes sortes. La rivière, d’habitude si placide, est parcourue par des vagues sur lesquelles l’on pourrait surfer. Tous les hôpitaux fonctionnent. Aucun décès n’a été enregistré dans la ville. Les ponts ont tenu.

Les citadins attendent désormais avec un mélange de résignation et d’appréhension la décrue pour commencer à retrouver leurs foyers, évaluer les dégâts et nettoyer. Il faudra patienter encore au moins une douzaine d’heures pour que les eaux reculent .La météo est, pour l’heure, clémente. Une ou deux averses seulement sont prévues aujourd’hui. Dans le reste du pays, les inondations ont fait une victime de plus.

Aucun Belge porté disparu Des dizaines de personnes sont portées disparues mais les Affaires étrangères ont indiqué qu’aucun Belge ne manque à l’appel en Australie. « Aucun Belge inscrit à l’ambassade et dont nous disposons des coordonnées de contact n’a été porté disparu. Nous ne pouvons cependant pas exclure que certains Belges de passage en Australie ne manquent à l’appel ».

Un risque de pénurie de main d’oeuvre

Le taux de chômage en Australie a de nouveau reculé en décembre, à 5%, atteignant ainsi son niveau le plus faible depuis deux ans, selon les statistiques de ce pays dont le nord-est va avoir besoin de main d’oeuvre pour sa reconstruction après les graves inondations. Un taux à 5% est considéré comme le niveau du plein-emploi.

Le petit nombre de personnes encore à la recherche d’un emploi pourrait freiner les efforts du pays pour la reconstruction d’une partie du nord-est, gravement endommagé par les pires inondations depuis quarante ans.

Le gouvernement australien s’inquiète ainsi d’une inflation des salaires, l’industrie minière et le secteur de la reconstruction cherchant chacun à attirer les travailleurs.

L’Australie est le seul grand pays développé à avoir échappé à la récession, grâce au dynamisme de ses secteurs minier et matières premières qui profitent de la demande des pays émergents, dont notamment la Chine et l’Inde.

Le chômage, qui avait grimpé jusqu’à 5,8% courant 2009, a nettement reculé et devrait tomber à 4,5% d’ici 2012, selon des prévisions du gouvernement.

Le Vif.be, avec Belga et L’Express.fr

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