Le nez d'un Boeing 737 MAX

737 MAX: les pilotes européens jugent « inquiétant » d’envisager la remise en service

Le Vif

Des pilotes européens ont jugé jeudi « profondément inquiétant » d’envisager la remise en service du Boeing 737 MAX, récemment mis en cause dans deux catastrophes aériennes, sans répondre d’abord aux « nombreuses questions » soulevées par la conception de l’appareil.

« Il est profondément inquiétant que la FAA (l’agence fédérale américaine de l’aviation, ndlr) et Boeing envisagent une remise en service, mais ne discutent pas des nombreuses questions difficiles soulevées par la philosophie de conception » du 737 MAX, s’alarme le mouvement European Cockpit Association (ECA), qui représente 38.000 pilotes européens. Ce communiqué est publié le jour d’une réunion cruciale entre la FAA, jugée proche de Boeing, et des régulateurs venant de 33 autres pays à Fort Worth (Etats-Unis) sur le sort du Boeing 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars, après les catastrophes aériennes d’Ethiopian et de Lion Air, qui ont fait un total de 346 morts. Cette réunion à huis clos devrait donner une idée un peu plus précise sur les intentions et le degré de confiance que les autres autorités de l’aviation civile portent encore à Boeing ainsi qu’à la FAA.

« L’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA, basée à Cologne, en Allemagne, ndlr) a un rôle essentiel à jouer pour rassurer les pilotes et les voyageurs européens de manière transparente et indépendante », prévient l’ECA. Les pilotes européens comptent sur elle « pour examiner et expliquer la certification et la remise en service éventuelle du 737 MAX ». L’EASA a « défini les conditions préalables au retour en vol du 737 MAX: toute modification de conception apportée par Boeing doit être approuvée » par ses soins, insistent les pilotes. « Il ne suffira pas d’accepter la parole de la FAA ». Les autorités américaines ont annoncé mercredi que Boeing n’avait pas encore formellement soumis le correctif du 737 MAX pour certification, alors que l’avionneur avait affirmé la semaine dernière avoir finalisé les changements exigés. « C’est nous, les pilotes, qui avons besoin de savoir si nous pilotons nos avions en toute sécurité. Notre liste de questions ouvertes s’allonge de jour en jour. C’est à Boeing et à la FAA de prendre enfin leurs responsabilités et d’être transparents à ce sujet », a martelé Jon Horne, président de l’ECA.

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