Menace terroriste - La banque de données belge des combattants en Syrie compte une centaine de femmes

54 combattants belges détenus dans le nord de la Syrie

Au moins 430 combattants d’origine européenne sont détenus dans le nord de la Syrie, rapporte mardi l’Institut Egmont. Parmi ces personnes, le centre de recherche belge dénombre 54 Belges. Au moins 700 enfants européens sont également coincés dans cette région où l’armée turque mène une offensive.

Les autorités kurdes affirmaient jusqu’ici détenir environ 12.000 combattants présumés de l’Etat islamique dans le nord de la Syrie, dont 800 Européens. Selon les chercheurs de l’Institut Egmont Rik Coolsaet et Thomas Renard, ces chiffres étaient difficiles à vérifier: les informations sont morcelées et parfois contradictoires, et il n’y a aucune transparence sur les nationalités ainsi que sur la proportion d’adultes et d’enfants.

Mais de nouvelles données compilées par le think tank montrent que les Européens détenus dans les prisons et camps du nord de la Syrie sont environ 1.200, dont une majorité d’enfants: au moins 430 combattants étrangers d’origine européenne et 700 enfants européens, détaille l’Institut Egmont. Soit plus qu’on ne le pensait, d’autant plus que, d’après les sources de l’Institut, ces chiffres sous-estiment sans doute encore la situation, car certaines personnes comme celles qui disposent d’une double nationalité ne sont pas comptabilisées. La majorité des adultes sont des femmes, mais le nombre d’hommes est probablement davantage sous-estimé.

Le rapport publié en ligne se base notamment sur des articles de médias qui ont été vérifiés par les services de sécurité. Les données datent d’avant l’offensive turque.

Pour la Belgique, l’Institut Egmont a recensé 54 adultes, 20 hommes et 34 femmes, ainsi que 69 enfants. Trois hommes sont aussi détenus en Irak. L’Organe de coordination pour l’analyse de la menace (Ocam) a déjà fourni dans le passé des chiffres comparables. La Belgique est l’un des pays les plus transparents à cet égard, d’après le chercheur Thomas Renard.

Avec Rik Coolsaet, celui-ci met en garde contre le chaos qui règne dans le nord de la Syrie, où de nombreux membres de l’Etat islamique et enfants risquent de « disparaître des radars ». « Certains peuvent mourir, quand d’autres pourraient représenter de nouvelles menaces », écrivent les deux auteurs. En tardant à agir pour rapatrier leurs ressortissants, les gouvernements européens ont récolté « plus d’incertitudes et d’insécurité », regrettent-ils. Tant les enfants que les adultes devraient être rapatriés au plus vite de manière contrôlée, plaident-ils, « la moins mauvaise option » du point de vue de la sécurité.

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