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Le Tamagotchi fête ses 20 ans

Maxime Defays Journaliste

Pour l’occasion, la société japonaise à l’origine du petit appareil en forme d’oeuf réédite une nouvelle version de son produit phare, qui sera mis en vente ce mercredi.

Véritable phénomène de mode et de société dans les années 1990, le Tamagotchi était un petit accessoire de forme ovale, qui permettait de s’occuper d’un petit animal virtuel afin qu’il vive le plus longtemps possible.

L’arrivée du Tamagotchi en 1997 fut un véritable phénomène de mode, même si sa durée de vie fut des plus limitées.

Les magasins furent littéralement pris d’assaut. Les jeunes en étaient accros. En France, la société Bandai à l’origine du jouet, a même dû limiter ses ventes à un seul Tamagotchi par famille. Plus de 76 millions d’exemplaires dans le monde ont été écoulés depuis sa commercialisation il y a 20 ans.

À l’époque, le petit jouet se montre très rapidement envahissant dans les cours de récréation et même à la maison. Certains parents, durant l’absence de leur enfant, devaient eux-mêmes entretenir l’animal virtuel. Dans les écoles, les bruits incessants et le manque d’attention des élèves obligent très vite de nombreuses écoles à les bannir. Plusieurs inquiétudes sont soulevées dans les médias contre ce que L’Express avait surnommé « le despote domestique » en novembre 1997. Mais le succès s’estompe en quelques mois à peine et les joueurs se lassent du peu d’évolution que propose le petit appareil, qui se montre assez répétitif.

La société Bandai va rééditer son petit accessoire

Pour les plus nostalgiques, la société Bandai a décidé de rééditer cette année son produit phare. La nouvelle génération sera remise en vente en Europe à partir de ce mercredi. Le jouet est déjà vendu au Japon depuis mai dernier et sera plus petit que ses prédécesseurs, et sera en édition limitée. L’entreprise explique au journal Le Monde qu’elle vise « les jeunes adultes qui ont joué à la première génération des Tamagotchis ».

Un article du Monde explique que la mode des animaux virtuels n’est pourtant pas née avec les Tamagotchis. Les jeux « Dogz » et « Catz » lancent la mode du « kawaii » (mignon, en japonais) et plusieurs sociétés comprennent à ce moment-là qu’il y a quelque chose à creuser. C’est à l’époque que l’on voit notamment apparaître les célèbres « Pokémon ». L’intérêt croissant pour les animaux virtuels crée un espace commercial attrayant dans lequel beaucoup veulent s’engouffrer. À l’époque, Akihiro Yokoi, qui est toujours détenteur du brevet des appareils, explique dans son livre « Tamagotchi Tangoki » qu’il a eu une révélation quand il a regardé une publicité à la télévision. Elle montrait un enfant qui partait en vacances en emportant sa tortue dans une valise adaptée. Il en conclut alors que l’attachement à un animal fait que l’on emporte celui-ci partout.

L’idée vient ensuite de créer une sorte de porte-clés que les enfants pourront justement emporter partout avec eux. Un lien « d’amitié » entre l’accessoire et le joueur peut alors se dessiner. Le mot Tamagotchi est un mot-valise du mot « tamago » (oeuf en japonais), montre (wotchi) et est une évocation au mot « amis » (tomodachi).

« La commercialisation du Tamagotchi correspond à l’arrivée des premiers téléphones portables au Japon, ce qui explique en partie son succès », explique au Monde Julien Bouvard, maître de conférences en Langues et civilisations japonaises à l’université de Lyon. L’accessoire avait pour vocation aussi d’inverser les rôles : contrairement à un jeu classique, ce n’était plus à l’utilisateur de décider quand jouer, mais c’était l’appareil qui sollicitait le joueur. De plus, contrairement aux « Game Boy » ou des consoles classiques, le Tamagotchi était bien plus petit et discret.

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