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La fin du monde au bunker ou au bistrot ?

Le Vif

La prophétie des Mayas précipitera vendredi quelques crédules vers l’abri le plus proche, village mystique au Brésil, montagne sacrée en France, bunker privé aux Etats-Unis, mais les terriens comptent plutôt fêter la fin du monde au bistrot, à Hong Kong comme à Sydney.

Vente d’abris clef en main, stockage de provisions, prix d’hôtels qui flambent, menus spéciaux « fin du monde », suppléments de magazines, visites sur les lieux « sacrés »…. Le calendrier maya aura généré des flots d’argent dans le monde entier.

Au Mexique et dans les pays d’Amérique centrale où régna autrefois cette civilisation, la fin du monde dope depuis des mois une industrie touristique malmenée par la crise. Les anciens sites mayas attireront les foules vendredi, malgré l’indignation des indigènes.

En Bolivie, une cérémonie religieuse sera organisée sur l’île du Soleil, sur le lac Titicaca, le plus haut du monde. C’est là, dit la légende, que naquirent les fondateurs de l’empire inca.

Au Brésil, à 250 km de la capitale Brasilia, le village d’Alto Paraiso, à « l’énergie mystique » réputée, se prépare depuis des années au dernier jour sur terre.

C’est sa forme en pyramide qui vaut à la montagne serbe de Rtanj, à 200 km de Belgrade, une réputation similaire. Du coup, pour ce solstice d’hiver, les « experts en énergie » comptent y voir une lumière particulière.

Le pic de Bugarach, dans le sud-ouest de la France, est déjà victime de sa réputation d’abri anti-apocalypse, à tel point que des hôtels réclament jusqu’à 1.500 euros pour la fameuse nuit. Payable d’avance, fin du monde ou pas. Inquiètes pour la sécurité, les autorités ont lancé un appel pour tenter de dissuader la foule de venir.

Le village de Sirince, dans l’ouest de la Turquie, est aussi censé être épargné, car c’est de là que la Vierge Marie serait montée au paradis. Les 400 lits des hôtels de la région sont tous réservés.

Aux Etats-Unis, de nombreuses personnes se préparent à un cataclysme, d’origine humaine ou naturelle, au fond d’abris antinucléaires ou de caves transformées en bunkers.

Pour 30.000 roubles (9.700 euros), les plus riches des Moscovites pourront toujours briguer une des 300 places proposées dans un bunker de l’époque stalinienne, à 65 mètres sous terre, avec reportage en direct d’une télévision locale.

En Asie, du Japon à l’Inde, la fin du monde semble surtout l’occasion de faire la fête. « Ca pourrait être votre dernière danse, alors ne la manquez pas! », invite le bar Sky de New Delhi. A Hong Kong, des restaurants proposent des menus spéciaux, l’un deux promettant d’oublier l’addition… en cas d’Apocalypse. A Sydney, les fêtards sont invités à participer à une « fête de fin du monde ».

La Chine, elle, ne rigole pas avec la fin du monde: plus de 400 membres d’une secte chrétienne qui y croyaient ont été arrêtés dans le nord-ouest.

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