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Ces villes où mourir est « illégal »

Olivia Lepropre
Olivia Lepropre Journaliste au Vif

Dans certaines communes, des initiatives ont été prises par les autorités pour ‘interdire’ aux habitants de mourir. Les raisons en sont cependant différentes.

Un peu plus de 500 personnes vivent à Sellia, petit village de Calabre (Italie). Dans les années 60, ils étaient presque trois fois plus nombreux, et la plupart d’entre eux ont aujourd’hui plus de 65 ans. Pour stopper cette crise démographique, qui touche de nombreux villages du sud de l’Italie, le maire de Sellia, Davide Zicchinella, a décrété, il y a quelques mois, une interdiction « d’être malade au sein de la municipalité » en insistant sur le fait que « mourir était interdit », rapporte le quotidien britannique The Guardian.

Si interdire à une personne de mourir via une loi est impossible, le maire veut surtout inciter ses habitants à prendre soin d’eux afin de retarder cette échéance : « ceux qui ne prennent pas soin d’eux ou qui ont des habitudes qui nuisent à leur santé seront sanctionnés de taxes supplémentaires », a-t-il déclaré.

Selon le site 20minutes.ch, le décret rédigé par Davide Zichinella prévoit même des récompenses et des avantages à ceux qui respecteront la loi en se maintenant en bonne santé. « La réaction de nos concitoyens a été plus qu’encourageante: en un mois, cent personnes ont utilisé les services mis à leur disposition », s’est réjouit le maire de Sellia.

Pas un cas isolé

D’après le Guardian, le petit village de Sellia n’est pas un cas isolé. D’autres villages ont pris ces dernières années des mesures similaires : Cugnaux (2007) et Sarpourenx (2008) en France, Biritiba Mirim au Brésil (2005), Lanjaron en Espagne (1999) et Falciano del Massico (2012) en Italie. La raison évoquée par les autorités est, dans ces cas, plus un manque de places dans leurs cimetières plutôt que le vieillissement de leur population.

Ces lois ne sont cependant pas toutes récentes. En effet, pendant des siècles, se suicider a été considéré dans bon nombre de pays comme un péché punissable, rapporte Slate. C’est d’ailleurs toujours le cas en Malaisie, où l’on risque jusqu’à un an de prison. Au Ve siècle avant Jésus-Christ, les Grecs défendaient aux visiteurs de venir accoucher ou mourir sur l’île de Délos, considérée comme sacrée, de même que les Japonais avec l’île d’Itsukushima, et ce, jusqu’en 1868.

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