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10 choses méconnues sur Shakespeare

Stagiaire Le Vif

On sait bien peu de choses de l’énigmatique poète et dramaturge britannique né il y a 450 ans, et ce que l’on sait en fait un personnage d’autant plus intriguant…

Ainsi, saviez-vous que …

1) Il y avait plusieurs Shakespeare sur les planches


Le petit frère de William Shakespeare, Edmund, était lui aussi comédien à Londres, même s’il n’a jamais vraiment connu le succès. Sa mort, à l’âge de 27 ans, fut suivie d’onéreuses funérailles à St. Saviour’s Church, ce qui indique qu’il y avait, dans son entourage, quelqu’un d’assez fortuné : son frère William.

2) William Shakespeare était un artiste aisé


Durant sa carrière – en tant qu’acteur, dramaturge et « actionnaire » de sa compagnie théâtrale – Shakespeare est parvenu à amasser une petite fortune. À l’âge de 33 ans, il a ainsi pu s’offrir New Place, la deuxième plus grosse bâtisse de Stratford-upon-Avon et il acquerra, par la suite, d’autres propriétés à Londres et à Stratford. À sa mort, il léguera à sa seconde fille, Judith – qui n’est même pas sa principale héritière – une somme équivalente à 60 000 €. En comparaison, le dramaturge contemporain de Shakespeare, Thomas Dekker, qui a accumulé les dettes sa vie durant, n’avait pas le moindre centime à léguer à sa mort en 1632.

3) Shakespeare était un coauteur

Du temps de William Shakespeare, les dramaturges travaillaient fréquemment à plusieurs. Une pièce pouvait ainsi être écrite par trois ou quatre écrivains différents. S’il semble que Shakespeare ait préféré travailler seul, les passages écrits par quelqu’un d’autre que lui abondent néanmoins dans son oeuvre. Il a ainsi, entre autres, travaillé avec Thomas Middleton sur Timon d’Athènes, et probablement sur Macbeth, et avec John Fletcher sur Henry VIII.

4) Les Britanniques sont les héritiers de Shakespeare


Le langage fleuri de Shakespeare a modelé une bonne partie de la langue anglaise. Considéré comme l’écrivain au vocabulaire le plus riche, il est à l’origine de mots (parfois inventés de toutes pièces) et d’expressions quotidiennement utilisés de nos jours chez les Anglo-Saxons. To caught a cold (attraper un froid), see better days (connaître des jours meilleurs) ou break the ice (briser la glace) sont quelques exemples de ces expressions léguées par le dramaturge.

5) Ses sonnets ne sont sans doute pas autobiographiques


La composition de sonnets était très en vogue à l’époque de Shakespeare, comme en témoignent les oeuvres de Sir Philip Sidney, d’Edmund Spenser et de nombreux autres poètes du XVIe siècle. Les sonnets constituaient une façon stylisée de démontrer ses talents d’écrivain et ne correspondaient pas forcément aux expériences vécues par l’auteur. Le plus probable est que Shakespeare ait laissé libre cours à son inspiration de dramaturge lors de la composition de ses sonnets.

6) La fille de Shakespeare était analphabète


Seuls deux des trois enfants du couple formé par William et Anne Shakespeare survécurent : Susanna et Judith. Si la première semble avoir été capable de signer de son nom, ce n’est pas le cas de la seconde. En ces temps, la littérature était en effet réservée à certaines professions, principalement masculines, pour lesquelles elle était indispensable.

7) Shakespeare ne se souciait pas de la postérité


Même s’il a pris soin de faire imprimer ses deux poèmes narratifs, Vénus et Adonis et Le Viol de Lucrèce, car il s’agissait d’oeuvres prestigieuses dédiées à un mécène influent, c’est seulement sept ans après sa mort que ses collaborateurs réunirent et publièrent ses pièces. De son vivant, William Shakespeare semble, en effet, ne pas s’être soucié de la postérité, peut-être en raison du manque de reconnaissance des pièces de théâtre en littérature à l’époque.

8) William Shakespeare n’a pas eu de descendants


Son unique fils, Hamnet, mourut à l’âge de 11 ans, sa fille, Susanna, n’eut pas d’enfant et Judith perdit tous ses enfants en bas âge. Par ailleurs, aucun des trois autres frères Shakespeare ne se maria et 25 ans après la mort du poète, les Shakespeare avaient tous disparu.

9) Pendant deux cents ans, le théâtre a massacré les oeuvres de Shakespeare


Lors de leur réouverture après le Commonwealth, les théâtres ont pris l’habitude de faire ce qu’ils voulaient des pièces du dramaturge. Ils les tronquaient, les adaptaient aux comédies musicales ou aux pantomimes, et par-dessus tout, les dépouillaient de tout leur aspect « tragique » en leur greffant des happy ends.

10) Shakespeare avait de féroces opposants


Tout le monde ne s’accordait pas sur le génie de l’écrivain. C’est le cas de Voltaire, pour qui Hamlet, « pièce grossière et barbare » était l’oeuvre d’un « sauvage ivre », ou de l’Irlandais George Bernard Shaw qui confia « ce serait un véritablement soulagement pour moi si je pouvais le déterrer et lui jeter des pierres ».

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