Une démonstration de toute-puissance qui a attiré pas moins de sept millions de visiteurs. © DR

Le 27 avril 1905, Liège accueille l’Expo universelle

La gare des Guillemins a été repeinte aux couleurs nationales. Partout dans Liège, ce ne sont que drapeaux, journalistes, personnalités importantes et visiteurs impatients. Pour la plupart, les palais et pavillons ne sont pas encore achevés – ils le seront dans quinze jours, pour la visite royale.

Pourtant, le charme opère déjà.  » L’Exposition universelle présente un aspect presque féerique « , s’enthousiasme l’envoyé spécial du Soir. La cérémonie d’ouverture est solennelle. Et le discours du prince Albert donne le ton :  » La vie de la Nation est indissolublement liée à ses destinées économiques.  » Dans L’Indépendance belge, on boit du petit lait :  » De telles manifestations sont réconfortantes et de l’impression qui se dégage d’elles, il subsiste un inébranlable sentiment de confiance dans l’avenir de notre pays.  »

En 1905, la Belgique, c’est la grande classe ! Alors qu’elle est pratiquement le plus petit pays du continent, elle fait figure de parfaite élève. Ses routes et ses chemins de fer sont cités en modèles. Sa colonie ne cesse de susciter des jalousies. Ses charbonnages et sa métallurgie sont enviés de tous. Son commerce extérieur est sa fierté. Son PIB par habitant est repris dans le top 5 mondial. La grande classe, donc.

Et pas timide avec ça ! Les petits Belges revendiquent leurs ambitions et ont d’ailleurs encore de grands rêves. Dans certains milieux, assez ouvertement, on défend l’idée d’une  » plus grande Belgique « . En clair : agrandir le territoire en s’emparant du Luxembourg et de terres néerlandaises, voire allemandes. 1905 fait tourner les têtes. Il faut dire que c’est un grand cru : cette année-là, le pays célèbre son 75e anniversaire, les 70 ans de son roi et les 20 ans de l’Etat indépendant du Congo.

Alors, pourquoi pas une Exposition universelle ? Une deuxième même, car en 1897, Bruxelles a déjà eu sa grand-messe.  » Sujet de délire du xixe siècle « , comme a pu l’écrire Flaubert, l’Exposition universelle est l’incarnation du triomphe économique, politique et culturel de l’époque. C’est le lieu où l’on se montre avec faste et extravagance. Où l’on affiche sa toute-puissance.

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