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Tusk met en garde contre un nationalisme « brun »

Le Vif

Le président du Conseil européen Donald Tusk a durement reproché samedi au président américain Donald Trump d’être contre « une Europe unie et forte », dans un discours prononcé à Lodz en Pologne.

« Pour la première fois dans l’histoire, nous avons une administration américaine qui n’est pas enthousiaste, et c’est peu dire, à l’égard d’une Europe unie et forte », a dit M. Tusk.

« Je parle ici de faits et non de propagande », a ajouté l’ancien Premier ministre polonais, qui s’adressait – au moment où M. Trump se trouve à Paris – à un rassemblement public à la veille du centenaire de l’indépendance polonaise.

Il a reproché au président américain d’avoir, il y a six mois, au sommet du G7 au Canada, « supprimé, pratiquement de sa main, la phrase qui se trouvait toujours dans les déclarations des sept puissances occidentales, selon laquelle nous voulons respecter l’ordre basé sur les principes et les valeurs ».

(Dans une interview publiée samedi par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, M. Tusk a précisé sa pensée, disant que M. Trump souhaite un monde où il y aura « nous, les Etats-Unis d’un côté, et de l’autre les différents autres pays dispersés »).

Evoquant par ailleurs les prochaines élections au parlement européen, au printemps 2019, il a mis en garde contre l’apparition d’un courant nationaliste hostile à l’UE.

« Dans ce parlement, il n’est pas exclu que deux courants soient représentés, l’un de plus en plus aux couleurs des chemises brunes, anti-européen, qui mise de plus en plus sur le nationalisme (…)et un deuxième courant de ceux qui veulent pousser l’intégration de l’UE autant que possible. »

Il a évoqué la montée « d’émotions anti-européennes » dans plusieurs capitales.

« Cela ne concerne pas encore les dirigeants, mais de telles forces montent devant nos yeux. Des forces qui misent plus sur le conflit que sur la coopération, sur la désintégration plutôt que sur l’intégration ».

Enfin, M. Tusk, qui a évoqué récemment un « risque mortellement sérieux » d’un Polexit, a critiqué la position des dirigeants polonais actuels vis à vis de l’Europe, sans les dénoncer nommément.

« Ceux qui sont opposés à une présence forte de la Pologne dans l’Europe, agissent de facto contre notre indépendance », a-t-il dit.

En conclusion, M. Tusk en a appelé aux Polonais: « il dépend de nous si (…) les hommes politiques vont démolir l’UE et faire sortir la Pologne de l’UE ».

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