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Turquie: les Vingt-sept s’accordent sur de nouvelles sanctions individuelles

Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE se sont mis d’accord dans la nuit de jeudi à vendredi pour initier de nouvelles sanctions individuelles contre des responsables turcs pour les activités de forage en Méditerranée orientale, adoptant également un ton plus menaçant sur les relations commerciales en vue de leur prochain sommet de mars.

La Turquie poursuit ses allées et venues dans des eaux de la Méditerranée orientale riches en hydrocarbures, qu’elle dispute à la Grèce et à Chypre. Le comportement d’Ankara en Libye et au Nagorny Karabakh irrite également ses partenaires, sans parler des agressions récurrentes du président Erdogan contre le président français Macron.

Le Conseil de l’UE (États membres) avait déjà décidé début novembre de prolonger d’un an son cadre de sanctions visant les personnes et entités impliquées dans les forages turcs jugés illégaux en Méditerranée orientale. Depuis que ce cadre a été instauré, seules deux personnes sont concernées par ces mesures restrictives de l’UE.

Cette nuit, les Vingt-sept se sont accordés pour demander au Conseil de l’UE d’adopter des sanctions individuelles supplémentaires dans ce cadre.

Ils ont également demandé au Haut représentant Josep Borrell un rapport sur les relations politiques, économiques et commerciales avec Ankara et sur les options à envisager, alors que la Grèce, soutenue par la France, a déjà réclamé de suspendre l’union douanière entre l’UE et la Turquie.

Vendredi dernier, le président du Conseil européen Charles Michel avait déjà durci le ton, appelant Ankara à cesser de jouer « au chat et à la souris ». Pour la Belgique, le Premier ministre Alexander De Croo était aussi d’avis que les dirigeants européens devaient envisager la possibilité de « sanctions ciblées ».

Pour soutenir Chypre, les conclusions des Vingt-sept condamnent également les actions unilatérales de la Turquie, qui a rouvert la plage de Varosha, un des symboles de la division de l’île. Les Européens disent en outre vouloir se coordonner avec les Etats-Unis, également partenaires de la Turquie au sein de l’OTAN. Ils prennent note par ailleurs de la rentrée récente au port du navire d’exploration Oruç Reis et insistent sur la désescalade.

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