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Trois morts, près de 50 blessés dans une explosion due au gaz à Paris

Le Vif

Une énorme explosion a fait trois morts, deux pompiers et une touriste espagnole, et près de 50 blessés samedi en plein coeur de Paris, dans un immeuble où des pompiers intervenaient pour une fuite de gaz.

Neuf autres personnes sont grièvement blessées et trente-sept à un degré plus léger, selon les autorités.

Le Parquet de Paris a annoncé la mort de deux sapeurs pompiers qui étaient sur place au moment de l’explosion, appelés pour cette fuite de gaz. A Madrid, le ministère des Affaires étrangères a annoncé le décès d’une touriste espagnole, qui voyageait avec son mari. Un autre Espagnol est parmi les blessés.

Il y a eu une « explosion grave certainement liée à une fuite de gaz d’origine manifestement accidentelle avec des poches de gaz qui ont explosé », avait déclaré dans la matinée le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui s’est rendu sur place, tout comme le Premier ministre Edouard Philippe et la maire de Paris Anne Hidalgo.

Signe du caractère exceptionnel de l’accident, des hélicoptères de secours se sont posés sur la place de l’Opéra toute proche pour évacuer les victimes de cette spectaculaire explosion, qui s’est produite dans un immeuble du quartier touristique des Grands Boulevards, à proximité du musée Grévin, vers 09H00 (08H00 GMT).

L’explosion, survenue dans un immeuble où se trouvent notamment une boulangerie et un restaurant au rez-de-chaussée, a eu lieu « au moment où des gens étaient dans la rue et les pompiers à l’intérieur » de l’immeuble, a précisé M. Castaner.

Dans la rue enfumée jonchée de verre et de débris, des immeubles et des commerces ont les fenêtres et les vitrines soufflées, des voitures sont renversées ou totalement détruites, calcinées, témoignant de la force de l’explosion, ont constaté des journalistes de l’AFP.

« On était tous en train de dormir et là on entend un bruit, on a cru que c’était un séisme », raconte une adolescente dans une rue attenante à celle de l’explosion. « On est descendus et on a vu un immeuble en feu », ajoute son frère.

« Je dormais et j’ai été réveillée par l’effet de souffle », raconte Claire Sallavuard, qui habite dans l’immeuble où est survenue l’explosion. « Pour sortir de la chambre j’ai dû marcher sur la porte, les enfants étaient paniqués, ils ne pouvaient pas sortir de leur chambre », poursuit cette femme.

« La salle de bain est un trou »

« Les pompiers nous ont conseillé de sortir mais la gaine de l’ascenseur a été soufflée, plus de rambarde, plus rien, et il y avait trop de fumée. Donc on s’est réfugié chez nos voisins au premier étage et les pompiers nous ont fait descendre par une échelle. Chez ces voisins il y a deux pièces qui n’existent plus, la salle de bains est un trou », explique-t-elle.

Quelque 200 pompiers ont été engagés et un large périmètre de sécurité a été établi, alors que Paris est déjà très largement quadrillé par un important dispositif sécuritaire pour contrôler les manifestations de « gilets jaunes » prévues ce jour.

Aux alentours, plusieurs touristes, valises à la main, évacuaient les nombreux hôtels de cette zone centrale de la capitale française, a constaté une journaliste de l’AFP.

D’autres sortaient en robe de chambre ou finissaient de s’habiller précipitamment dans la rue.

Un homme pieds nus, l’air hagard, les cheveux blanchis par la poussière, était pris en charge par les secours.

Une femme âgée, encore en pyjama et robe de chambre, a dû aussi utiliser une échelle de pompiers pour évacuer un appartement situé au 2e étage de l’immeuble.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à la direction régionale de la police judiciaire pour identifier notamment l’origine du sinistre.

A Paris, de nombreux immeubles fonctionnent encore au gaz pour les cuisines et les chaudières mais les explosions provoquées par des fuites de gaz sont rares

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