Toujours pas d’accord des 28 sur la neutralité carbone en 2050

Les chefs d’État et de gouvernement des 28 membres de l’Union européenne ne sont pas parvenus à s’accorder ce jeudi sur l’objectif d’atteindre la « neutralité carbone » en 2050, mais cette ambition n’est plus bloquée que par trois à quatre pays.

Les discussions ont pourtant duré, cet après-midi au Sommet de Bruxelles, concernant cet équilibre à atteindre à l’horizon 2050 entre les émissions de gaz à effet de serre et leur absorption par les sols et les forêts.

Le texte de compromis mentionne bien l’ambition d’atteindre cette neutralité en se référant à l’accord de Paris sur le climat, mais il relègue la date de 2050 en simple note de bas de page, selon les conclusions du sommet.

Le texte souligne aussi la nécessité de préserver la compétitivité européenne, d’assurer une transition équilibrée et juste socialement, de tenir compte des « circonstances nationales » des Etats membres et de leur droit à décider de leur propre mix énergétique. Il fait par ailleurs appel à la Banque européenne d’investissement.

Plus tôt dans la journée, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait conditionné un éventuel feu vert à des compensations financières pour aider les pays les moins riches à atteindre l’objectif.

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki© JULIEN WARNAND / AFP

Au final, la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie ont refusé leur accord. L’Estonie figure aussi parmi les réticents.

« Si nous ne savons pas à quoi peut ressembler le mécanisme de compensation, nous ne pouvons pas donner notre accord. Nous voulons qu’un mécanisme soit développé avant que le Conseil adopte un objectif », a expliqué une source polonaise à l’issue de la discussion.

Nombre de pays d’Europe de l’est restent fort tributaires du charbon et autres énergies fossiles. Un objectif trop ambitieux à leurs yeux pèserait sur leur économie, avec des répercussions sur l’emploi, font-ils valoir.

Ces dernières semaines, de nombreux pays réticents – et en particulier l’Allemagne – s’étaient pourtant rangés derrière l’objectif 2050 préconisé par la Commission européenne et défendu au Conseil par la France (en pointe sur l’accord de Paris), laissant entrevoir l’espoir d’un accord dès ce Sommet de juin.

L’Union comptait ainsi apparaître comme le meilleur élève de la classe mondiale au « Sommet Action Climat » organisé par l’Onu en septembre prochain.

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