Suisse: pourquoi elles prendront part à la « grève des femmes » ce vendredi
La Suisse va connaître une grève des femmes historique ce vendredi 14 juin. Un appel à cesser le travail et à défiler a été lancé. L’agence Reuters a rencontré neuf femmes qui vont prendre part à cet évènement. Elles parlent de leurs préoccupations, y compris la nécessité de l’égalité des salaires et des droits à la retraite et d’une action contre la discrimination et le harcèlement sexuel.
« Je trouve qu’il est extrêmement important de sortir dans la rue le 14 juin pour démontrer l’importance de la participation des femmes dans notre société. Quand j’ai commencé à faire du snowboard, les femmes n’avaient pas le droit de participer à des compétitions sur pistes. Les hommes avaient décidé que c’était trop dangereux pour les femmes. Et c’est encore le cas aujourd’hui dans les compétitions de freeride. Le premier skieur reçoit 8 000$ alors que la première reçoit 4000$ pour la même compétition, le même jour, sur la même montagne. Il y a encore tant à faire pour apporter l’égalité des sexes. »
« Il y a toute une série de questions sur lesquelles nous devons encore progresser, qu’il s’agisse de thèmes classiques comme l’égalité salariale ou de nouveaux thèmes qu’une nouvelle vague de jeunes femmes a fait naître, comme le harcèlement en rue. En tant que politicienne, je voudrais souligner un thème clé qui correspond à ce que j’ai vécu, à savoir la sous-représentation des femmes dans les organes de pouvoir, au niveau politique, mais aussi au niveau économique, et dans toutes les sphères de notre société où des décisions importantes sont prises. Je pense qu’il est temps de prendre enfin des mesures pour que les femmes puissent prendre la place qui leur revient dans les sphères de décision et défendre leurs intérêts à tous les niveaux de la société. »
« Je pense que la grève est importante car nous devons faire prendre conscience que les gens ne sont toujours pas égaux, que ce sont toujours les hommes blancs, hétéros et d’un certain âge qui gouvernent le monde. »
« Il reste beaucoup à faire en matière d’assurance sociale, de tous les droits liés à la retraite, à l’épargne, où les femmes travaillent souvent à temps partiel, dans des emplois moins bien rémunérés, et elles se retrouvent avec des pensions misérables. C’est là, à mon avis, que la Suisse a un long chemin à parcourir. »
« Je ne vais pas faire grève. Cependant, je donnerai un séminaire sur la prise de parole en public et la narration d’histoires, en particulier à un groupe de femmes. Je les aiderai à trouver leur propre voix pour s’affirmer et être plus puissantes. En tant que femme, j’ai souffert de l’inégalité salariale. C’est vraiment quelque chose d’inacceptable. »
« Après 30 ans dans l’entreprise, je me rends compte que cette bouteille de vin m’a permis de me positionner et de m’affirmer comme une femme dans un métier encore très masculin et d’être capable d’accomplir des choses, de prendre des décisions. C’est vrai que la vigne, le vin, la vinification, les dégustations, tout cela m’a vraiment permis de m’émanciper et surtout de progresser et de me sentir bien. »
« Je vais participer à la grève avec un grand groupe de femmes qui utilisent le langage des signes. Je pense que les gens seront sensibilisés et peut-être qu’ils bougeront, et qu’ils amélioreront les choses, en termes d’accessibilité pour les personnes sourdes. »
Nous avons vraiment besoin que les choses se passent en faveur d’une plus grande équité dans les conditions de travail. Dans presque tous les domaines de la vie d’un couple, il est nécessaire d’équilibrer les choses et dans les entreprises elles-mêmes, il existe un véritable » plafond de verre « , la manière de traiter les femmes est différente de celle des hommes. Je m’en rends compte parce que j’ai passé la plus grande partie de mon existence en tant qu’homme et je pense que les choses doivent vraiment changer. »
« Les victimes de violence domestique n’ont pas été entendues. Enfin, cette fois-ci, nous sortons dans la rue pour nous exprimer. Dans ma vie, j’ai subi toutes sortes de dénigrations et d’humiliations, surtout de la part de mon ex-mari pour qui une femme n’est rien, elle n’est là que pour les travaux domestiques et le sexe. »
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