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Premier test dans les urnes pour le Parti conservateur de Boris Johnson

Le Vif

Le nouveau Premier ministre britannique Boris Johnson est confronté à son premier test dans les urnes jeudi lors d’une élection partielle qui pourrait ramener sa faible majorité parlementaire à seulement une voix, compliquant la mise en oeuvre de sa stratégie pour le Brexit.

Le Parti conservateur au pouvoir, dont Boris Johnson a pris la tête la semaine dernière, pourrait perdre jeudi le siège de la circonscription de Brecon et Radnorshire, au Pays de Galles, au profit d’un candidat pro-européen.

Cela fragiliserait le dirigeant conservateur au Parlement, composé de 650 députés, où de nombreux élus sont déjà fermement opposés à sa vision du Brexit.

Boris Johnson veut renégocier l’accord de retrait conclu entre l’ancienne Première ministre Theresa May et Bruxelles, ce que l’Union européenne exclut. S’il échoue, il a affirmé qu’il ne demanderait pas de nouveau report du Brexit et que le Royaume-Uni quitterait l’UE, accord ou pas, le 31 octobre.

Cette élection partielle suit la destitution du député conservateur Chris Davies, déclenchée par des électeurs comme le permet une procédure introduite en 2015 par l’ancien Premier ministre conservateur David Cameron.

Les électeurs ont sanctionné Chris Davies à la suite de sa condamnation pour fausses déclarations de dépenses.

Estimant avoir fait une erreur, Chris Davies se présente de nouveau. Mais selon l’institut Number Cruncher Politics, le Parti libéral-démocrate devrait l’emporter avec 43% des suffrages, devant les conservateurs (28%), le Parti du Brexit présidé par Nigel Farage (20%) et le Parti travailliste (8%).

Le parti nationaliste gallois et les Verts, tous deux pro-européens, ne présentent pas de candidat, laissant ainsi la voie libre aux libéraux-démocrates pour recueillir les voix europhiles.

Parti du Brexit

Cependant, un autre sondage mené au Pays de Galles par l’institut YouGov a présenté des résultats plus inattendus: les conservateurs bénéficieraient d’un élan soudain, interprété comme un « rebond Boris » selon des analystes.

La circonscription de Brecon et Radnorshire a voté à 52% en faveur d’un divorce avec l’Union européenne lors du référendum sur le Brexit en 2016, dont Boris Johnson est l’un des grands artisans.

Il s’est rendu dans la circonscription mardi pour rencontrer Chris Davies. Il y a exhorté les électeurs à ne pas s’en remettre au Parti du Brexit, formation politique populiste qui a capitalisé sur l’impasse du Brexit pour percer lors des élections européennes en mai avec 31% des suffrages (contre 9% seulement pour les Tories).

« Le Parti du Brexit ne peut pas mettre en oeuvre le Brexit, seuls les conservateurs le peuvent », a déclaré Boris Johnson, jugeant également que les libéraux-démocrates « feront tout ce qu’ils peuvent pour arrêter le Brexit ».

La candidate libérale-démocrate, Jane Dodds, a mis en garde contre un plan de Brexit « sans accord » qui frapperait économiquement les fermiers gallois.

Les craintes autour d’un Brexit sans accord a encore fait chuter la livre cette semaine, qui a atteint mardi son niveau le plus bas depuis 2017 face au dollar et à l’euro.

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