© Antonin Weber/Hans Lucas

Portfolio : En Écosse, le rêve des îles libres

Le Vif

La pluie et le soleil se partagent le ciel alors qu’en face de nous, un petit ferry s’élance pour franchir les quelques centaines de mètres qui séparent l’île de Mull de sa petite soeur Ulva, au large des côtes ouest écossaises. Le voyageur a du mérite, il lui aura fallu un train au départ de Glasgow, un ferry de la ville de Oban jusqu’à Mull, un bus et, enfin, ce petit bateau qui s’approche pour arriver à destination.

Sur l’île, Roury, Rebecca et leurs deux enfants, accompagnés de Barry, viennent de remporter un combat. Ils ont décidé de racheter l’île sur laquelle ils vivent et ont grandi. En Ecosse, aussi incroyable que cela puisse paraître, 500 propriétaires détiennent la totalité des terres. Les  » Lairds « , en écossais, gèrent les hectares de terre comme on le ferait d’appartements privés.

Se reposant sur une loi du gouvernement écossais datant de 2016, ils sont les premiers à en bénéficier. La loi prévoit de donner la priorité aux habitants sur le rachat des terres en cas de revente par le  » Lord « . Un rachat qui prend l’allure d’une revanche historique quand on sait qu’au xviiie siècle, les Lords préférèrent remplacer les familles de paysans par des moutons, jugés plus rentables. S’ensuivit un exode sans précédent vers les Etats-Unis et le Canada. Des villages entiers se sont vidés de leurs habitants, pour laisser place à de grands troupeaux.

Aujourd’hui les défis de l’île sont nombreux : repopulation, ouverture au tourisme, construction ou restauration des infrastructures… les nouveaux propriétaires espèrent offrir un avenir meilleur à leurs enfants et bâtir une communauté libre et saine. Un défi de taille, un rêve de liberté.

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