Stéphane Bern et Emmanuel Macron, en septembre 2017 © Reuters

Patrimoine local et en péril: Stéphane Bern ne veut pas servir de « cache-misère » à Macron

Le Vif

L’animateur de télévision Stéphane Bern a menacé vendredi de quitter à la fin de l’année la mission sur le patrimoine que lui a confiée le président français Emmanuel Macron s’il estimait finalement n’être qu’un « cache-misère » ou un « pantin ».

Ses déclarations interviennent à un moment critique pour M. Macron qui a connu une semaine de rentrée difficile avec la démission surprise, mardi, du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot.

Dans un entretien avec les journaux du groupe français Ebra transmis à l’AFP, Stéphane Bern évoque « du bon et du moins bon » dans sa mission destinée à aider le patrimoine local en péril.

Il se dit « satisfait d’avoir réveillé l’intérêt des Français pour cette cause » et de l’organisation d’un loto du patrimoine en septembre ainsi que du lancement d’un jeu à gratter, qui devraient permettre de collecter de 15 à 20 millions d’euros.

Mais il insiste surtout sur ses frustrations. « J’entends qu’on est prêt à mobiliser 450 millions d’euros pour rénover le Grand Palais à Paris. Et pendant ce temps, on me laisse me décarcasser pour trouver 20 millions d’euros pour le patrimoine vernaculaire des petits villages », regrette l’animateur.

Alors « si tout cela n’est qu’un effet d’annonce, je partirai. Je ne veux pas être un cache-misère », insiste-t-il, évoquant la « fin de l’année » pour faire son bilan.

La ministre de la Culture Françoise Nyssen a immédiatement assuré de son « engagement sans faille » et de la « volonté politique » du chef de l’Etat de préserver le patrimoine, dans une déclaration à l’AFP. « Le ministère pilote 6.000 opérations de restauration chaque année, pour préserver notre patrimoine riche de 44.000 monuments historiques, ce n’est pas exactement ce qu’on peut appeler de la misère », a répondu Mme Nyssen.

Elle évoque « l’augmentation du budget consacré à ces opérations ». Une augmentation de 5%, « sanctuarisée pour la durée du quinquennat », soit « 326 millions d’euros consacrés chaque année à la préservation » d’un patrimoine à la diversité « inégalable ».

Interrogé sur la chaîne de télévision BFMTV sur le moment choisi pour s’exprimer, après la démission de Nicolas Hulot, Stéphane Bern a répondu qu’il n’était « pas un homme politique ». « Si je vois que je ne sers à rien, que je n’étais qu’un pantin et qu’on s’est servi de moi, je reviendrai à mon travail » en continuant le combat pour le patrimoine, a-t-il ajouté.

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