Frans Timmermans © Reuters

« Pacte vert » européen: des centaines de milliards d’euros d’investissements

Le Vif

Le « Pacte vert » de la nouvelle Commission européenne visant la neutralité carbone d’ici 2050 va nécessiter « des centaines de milliards d’euros d’investissements par an », a estimé jeudi le commissaire Frans Timmermans, qui y voit une source de croissance et d’emploi.

Ce pacte, l’une des priorités du nouvel exécutif européen, sera dévoilé dans ses grandes lignes mercredi.

M. Timmermans, vice-président exécutif de la Commission, en charge de ce « Green Deal », a indiqué lors d’une conférence de presse que ces investissements seraient « une combinaison d’argent public, d’emprunts, d’argent privé ».

Il s’est refusé à les chiffrer précisément, se bornant à parler de « centaines de milliards d’euros par an », reconnaissant qu’une fourchette d’estimation, « entre 180 et 300 et quelque (milliards d’euros par an) a circulé ».

Ce projet « ferait de l’Europe le premier continent à prendre la question du climat à bras le corps mais aussi à se convertir à la nouvelle économie et cela conduirait à plus de croissance et plus d’emplois », a déclaré M. Timmermans.

Le Néerlandais a souligné que « le coût du capital à l’heure actuelle n’est pas très cher ». « Il faut que les gens comprennent qu’il y a aussi un coût énorme à ne pas agir », a-t-il aussi averti devant le Comité des Régions, qui représente les collectivités locales à Bruxelles.

« Notre idée est que tous les Etats membres s’engagent à être neutres du point de vue du climat d’ici 2050 », a-t-il dit, alors que trois pays sont encore réticents (Pologne, Hongrie, République tchèque).

La neutralité carbone consiste à réduire au maximum les émissions de C02 et compenser le reste par des dispositifs d’absorption (par les sols et les forêts, par la technologie).

Il a appelé à « agir très rapidement » pour un « changement systémique », au lendemain de la publication d’un rapport de l’Agence européenne de l’environnement (EEA) selon lequel l’UE n’atteindra pas ses objectifs environnementaux en 2020 mais peut y parvenir en 2030 et 2050 si elle relève les « défis sans précédent ».

« Tous les Etats membres sont à la traîne sur ce que nous avions promis de faire (…) c’est la mauvaise nouvelle », a-t-il réagi. « La bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas impossible (…) nous devons investir massivement dans un grand nombre de technologies », a-t-il exhorté.

Il a affirmé que le « Pacte vert » ne devait « laisser personne derrière » et « profiter » à tous.

Le commissaire européen a cité parmi les propositions concrètes un « grand programme de reforestation » et souligné la nécessité de « verdir les villes » notamment pour améliorer la qualité de l’air qui provoque chaque année la mort prématurée de quelque 400.000 Européens.

M. Timmermans a aussi insisté sur l’impératif d’isoler et d’équiper les logements avec des énergies renouvelables « sans augmenter la facture ».

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