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Les députés britanniques reportent leur décision sur l’accord de Brexit

Le Vif

Le parlement britannique a reporté samedi sa décision sur l’accord de Brexit obtenu jeudi dernier par Boris Johnson, le contraignant également à demander un report du Brexit, actuellement prévu pour le 31 octobre.

Soutenu par l’opposition et des députés rebelles exclus du Parti conservateur, un amendement approuvé de justesse (322 voix pour, 306 contre) suspend tout feu vert du Parlement en attendant l’adoption des lois d’application de l’accord.

D’après ses partisans, cet amendement donne plus de temps aux députés pour débattre du texte dans ses détails sans risquer un « no deal » le 31 octobre s’ils n’ont pas fini.

Le vote de ce samedi déclenche en tout cas de facto la loi existante qui oblige Boris Johnson à demander aux Européens un report du Brexit en cas de « no deal »… sans pour autant enterrer l’accord qu’il a obtenu de haute lutte avec les 27.

Après le vote, le Premier ministre conservateur a répété qu’il n’entendait pas négocier un nouveau report du Brexit avec les Européens. Une sortie à cette date reste la meilleure chose à faire pour le Royaume-Uni et l’UE, a-t-il martelé.

Le dirigeant conservateur a ensuite assuré que les lois d’application de l’accord seraient introduites dès la semaine prochaine.

« Au gouvernement britannique de nous informer des prochaines étapes »

La Commission européenne a « pris acte » samedi du vote des députés britanniques reportant la décision sur l’accord de Brexit et intimé au gouvernement de Boris Johnson de lui donner la marche à suivre « dès que possible ». « Il appartiendra au gouvernement britannique de nous informer sur les prochaines étapes dès que possible », a réagi dans un tweet Mina Andreeva, porte-parole de l’exécutif européen, peu après le revers essuyé par le Premier ministre britannique devant son Parlement.

Dans une ambiance électrique à la Chambres des communes, Boris Johnson avait imploré les députés britanniques de voter pour l’accord de divorce conclu in extremis cette semaine entre Londres et Bruxelles, à moins de deux semaines du 31 octobre, date fixée pour la sortie du Royaume-Uni de l’UE. Mais il a été désavoué par un député de son propre camp, Oliver Letwin (conservateur), qui a fait adopter à une courte majorité un amendement compliquant singulièrement ses plans.

Cet amendement contraint Boris Johnson à demander un report du Brexit le temps que soit adoptée toute la législation nécessaire à la mise en oeuvre de l’accord qu’il a décroché à Bruxelles, validé jeudi par les 27.

« La @EU_Commission prend acte du vote à la Chambre des communes de l’amendement #Letwin, ce qui signifie que l’accord de retrait lui-même n’a pas été mis aux voix aujourd’hui », a écrit Mina Andreeva sur son compte Twitter. Elle a ensuite, dans le même tweet, lancé cet appel à ce Londres éclaircisse ses intentions « dès que possible ».

Dans la foulée du vote de l’amendement Letwin, Boris Johnson a redit sa détermination à sortir son pays de l’UE coûte que coûte le 31 octobre, assurant ne pas vouloir « négocier de report » avec les 27. Il a regretté que le vote historique qui était prévu samedi sur son accord de divorce avec Bruxelles soit désormais » vidé de son sens ».

« Un délai supplémentaire n’est dans l’intérêt de personne »

L’Elysée a estimé samedi à propos du Brexit qu' »un délai supplémentaire n’est dans l’intérêt de personne », après le vote des députés britanniques reportant la décision sur l’accord entre Londres et Bruxelles. « Un accord a été négocié, il appartient désormais au Parlement britannique de dire s’il l’approuve ou le rejette. Il faut un vote sur le fond », a plaidé la présidence française.

Emmanuel Macron s’était dit jeudi « raisonnablement confiant » quant à une ratification par le Parlement britannique de l’accord de Brexit, déclarant vouloir « croire que Boris Johnson aura une majorité ». Il avait cependant fait part d' »une légitime prudence parce que, instruits par l’Histoire, nous savons que les Parlements peuvent ne pas se retrouver dans l’accord ».

Selon le président français, l’accord, qui « apparaît comme un bon compromis », « répond aux objectifs qui étaient les nôtres: du côté européen, de défendre l’intégrité du marché unique et la liberté, et du côté britannique d’avoir toutes les garanties pour préserver leur intégrité ».

Johnson redit vouloir un Brexit le 31 octobre

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a redit samedi sa détermination à sortir son pays coûte que coûte de l’UE le 31 octobre, malgré le vote des députés le contraignant à demander un report à Bruxelles.

« Je ne négocierai pas de report avec l’UE », a déclaré Boris Johnson après ce revers au Parlement. Il a regretté que le vote historique qui était prévu samedi sur son accord de divorce avec Bruxelles soit désormais » vidé de son sens ».

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