Viktor Orban et Matteo Salvini, fossoyeurs de la démocratie libérale européenne ? © M. BERTORELLO/AFP

Les appels à sanctionner Orban s’accumulent au sein de la droite européenne

Le Vif

Les appels à sanctionner Viktor Orban s’accumulaient vendredi au sein de la droite européenne, l’hypothèse de l’exclusion du parti du dirigeant populiste hongrois se renforçant à trois mois du renouvellement du Parlement européen.

« Toutes les options sont sur la table. Nous sommes actuellement en train d’en parler au sein du Parti populaire européen (PPE) », a déclaré Manfred Weber, chef de file de cette formation pour les européennes, à l’hebdomadaire allemand der Spiegel à paraître samedi. Le PPE, auquel appartient le parti Fidesz-Union civique hongroise présidé par M. Orban, regroupe des formations de droite et de centre-droit à l’échelle européenne.

« Avec ces déclarations et sa campagne d’affichage, Viktor Orban a considérablement nui au PPE. C’est pour cette raison que j’attends de lui qu’il s’excuse et cesse cette action », a expliqué M. Weber, membre de la CSU, le parti frère bavarois de la CDU de la chancelière Angela Merkel.

Le Premier ministre hongrois a mis le feu aux poudres il y a dix jours en lançant une virulente campagne contre le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker (membre comme lui du PPE, la formation la plus importante au sein du Parlement européen), en accusant Bruxelles de soutenir l’immigration.

« Nous allons très bientôt prendre des actions concrètes », a promis M. Weber au Spiegel.

« Au moins huit partis (appartenant au PPE) ont manifesté leur intention de lancer le processus de sanction contre Orban mais les lettres signées ne sont pas toutes arrivées à ce jour », a indiqué à l’AFP une source proche de la direction du PPE.

Le parti finlandais Kokoomus, les partis suédois des Chrétiens-démocrates et Nya Moderaterna, les chrétiens-démocrates belges (le CDV flamand et le cdH francophone) ainsi que le Parti populaire chrétien-social luxembourgeois (CSV) ont clairement indiqué qu’ils voulaient une exclusion du Fidesz de Viktor Orban.

Aux Pays-Bas, le président du parti démocrate-chrétien CDA, Rutger Ploum, a précisé que sa formation « soutenait l’appel d’un nombre considérable de partis du PPE pour lancer une discussion » sur le Fidesz hongrois, selon un communiqué.

Enfin, le parti conservateur portugais CDS serait également d’accord pour traiter du sujet, a précisé la source proche de la direction du PPE.

Pour déclencher la procédure d’exclusion d’un parti du PPE, il faut que sept partis issus d’au moins cinq pays en fassent formellement la demande. La date limite tombe ce vendredi pour inscrire cette question à l’ordre du jour de l’Assemblée politique du PPE (composée de la présidence, de la direction du groupe parlementaire ainsi que d’un représentant de chaque parti membre), prévue le 20 mars.

C’est à cette occasion que l’exclusion pourrait être décidée, soit juste avant un sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE à Bruxelles.

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