Mateusz Morawiecki © Getty

Le Premier ministre polonais dénonce « un pistolet braqué sur la tempe » de son pays par l’UE

Le Vif

Le Premier ministre polonais a accusé l’Union européenne de braquer « un pistolet sur la tempe » de son pays en exigeant qu’il revienne sur ses réformes judiciaires et en le menaçant de sanctions, dans une interview publiée lundi par le Financial Times.

La Pologne est engagée dans une confrontation acerbe avec l’UE au sujet d’une série de réformes judiciaires controversées.

Bruxelles estime que ces réformes entravent les libertés démocratiques, mais le gouvernement populiste nationaliste défend qu’elles sont nécessaires pour éradiquer la corruption parmi les juges.

Dans le FT, Mateusz Morawiecki a exhorté l’UE à revenir sur sa demande auprès de la Cour européenne de justice d’infliger une amende à la Pologne en raison de ces réformes.

« Ce serait la chose la plus sage qu’ils puissent faire. Parce qu’alors nous ne discuterions plus avec un pistolet braqué sur la tempe », a-t-il dit.

À la question de savoir si, en représailles, la Pologne pourrait opposer son veto à des projets importants de l’UE, il a répondu: « Que va-t-il se passer si la Commission européenne déclenche la troisième guerre mondiale? Si elle le fait, nous défendrons nos droits avec toutes les armes dont nous disposons ».

Début octobre, la Cour constitutionnelle polonaise a jugé que certains pans du droit européen étaient incompatibles avec la Constitution du pays. Une décision qui a fait craindre que la Pologne ne quitte l’Union européenne.

Dans un commentaire sarcastique sur Twitter, l’ancien président du Conseil européen et chef aujourd’hui du plus grand parti d’opposition polonais, Donald Tusk, a réagi à l’interview du Premier ministre en ironisant sur la perspective évoquée d’une « 3e guerre mondiale provoquée par le conflit entre la Pologne et l’UE ».

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La semaine dernière, le conflit a terni le sommet des dirigeants européens à Bruxelles. M. Morawiecki a affirmé que la Pologne était « prête au dialogue », mais n’agirait pas « sous la pression d’un chantage ».

Plusieurs dirigeants de l’UE présents au sommet ont insisté pour que Bruxelles ne débloque pas les 36 milliards d’euros de fonds de relance post-pandémique attendus par la Pologne, tant que la question n’est pas résolue.

Le différend porte essentiellement sur une nouvelle chambre disciplinaire pour les juges, que la Cour de justice des Communautés européennes a jugée illégale. La Pologne a promis de la supprimer mais ne l’a toujours pas fait.

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