Le Monde renouvelle ses excuses après la Une controversée de son magazine

Le journal français Le Monde s’est de nouveau excusé lundi pour le « malaise » créé par la couverture de son magazine hebdomadaire présentant un montage photographique avec le président Emmanuel Macron, le directeur du quotidien estimant dans un éditorial lundi que « sa publication était une erreur ».

Sur un fond de couleurs blanches et rouges comme celles du drapeau nazi, le président français apparaît raide et sévère, à moitié de profil, pouvant rappeler une posture d’Hitler dans les affiches de propagande nazie. Le M majuscule noir en haut de la couverture peut de son côté évoquer involontairement la svastika nazie.

Cette couverture, parue en plein mouvement populaire des « gilets jaunes » en France, est titrée: « De l’investiture aux gilets jaunes: les Champs-Elysées, théâtre du pouvoir macronien ». « Puiser dans le vocabulaire visuel d’un courant esthétique du début du XXe siècle, le constructivisme, qui a imprégné les représentations des dictatures qui l’ont suivi, n’était pas un bon choix, puisque cela exposait à ce risque de confusion.

S’inspirer d’un graphiste qui avait déjà utilisé ces codes pour une illustration sur Hitler ne pouvait qu’accroître ce risque », écrit Jérôme Fenoglio dans cet éditorial publié en Une de l’édition du Monde datée du 1er et 2 janvier. Dans son article intitulé « Notre erreur et notre responsabilité », Jérôme Fenoglio déclare: « Nous avons manqué de discernement dans la validation de cette couverture qui ne correspondait pas au fond du récit consacré à Emmanuel Macron dans ce numéro ».

Le journal s’était déjà excusé samedi par la plume de son directeur des rédactions Luc Bronner, après les vives réactions suscitées par cette une sur les réseaux sociaux en France, notamment parmi les partisans d’Emmanuel Macron. « Pour un journal, reconnaître ses torts revient à augmenter sa liberté d’informer, et sa crédibilité pour y parvenir », estime Jérôme Fenoglio. « Cette liberté, nous veillerons aussi à la protéger des pressions qui ont pris de nouvelles formes, depuis l’avènement des réseaux sociaux », poursuit-il.

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