Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders © BELGA

Le Brexit et les Nations Unies au programme d’une visite de Reynders à Londres

Le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders se rend ce lundi à Londres pour une mission de deux jours. Sa présence dans la capitale britannique devrait lui permettre d’aborder avec ses interlocuteurs des thématiques liées au Brexit, mais aussi à la présence de la Belgique au Conseil de sécurité des Nations Unies dès l’année prochaine.

Mardi matin, M. Reynders débutera sa journée par une rencontre avec son homologue Jeremy Hunt, et ce alors que les Européens et les Britanniques peinent toujours à s’accorder sur un accord quant à la sortie du Royaume-Uni de l’UE.

Les négociations entre les deux parties butent sur la manière d’empêcher le retour d’une frontière dure entre l’Irlande du Nord, l’une des quatre nations constitutives du Royaume-Uni, et la République d’Irlande, membre de l’Union européenne.

En octobre dernier, les dirigeants de l’UE, qui avaient émis l’idée d’un sommet extraordinaire à la mi-novembre pour boucler les négociations et sceller l’accord, ont averti que celui-ci n’aurait pas lieu en l’absence de progrès sur le dossier irlandais.

La négociation en cours, tout comme les conséquences économiques potentielles du Brexit pour la Belgique – l’un des pays les plus concernés -, devraient figurer au menu de l’échange entre les deux chefs de la diplomatie.

M. Reynders s’entretiendra ensuite successivement avec le ministre d’Etat en charge du Commonwealth et des Nations Unies, Lord Ahmad of Wimbledon et celui de l’Afrique, Mme Harriet Baldwin. Ces deux rencontres s’inscriront dans la perspective de la participation belge au Conseil de sécurité de l’ONU en 2019 et 2020.

En tant que futur membre non permanent de l’organe onusien, la Belgique a en effet cherché ces derniers mois à renforcer sa coopération avec les cinq membres permanents du Conseil, que sont la France, le Royaume-Uni, la Chine, les Etats-Unis et la Russie.

« Je ne peux pas m’exprimer sur une décision que je n’ai pas prise »

Le vice-premier ministre MR et ministre des Affaires étrangères Didier Reynders ne peut pas s’exprimer sur l’épineuse question de la libération d’intérêts générés par les avoirs libyens gelés par l’ONU car une telle décision, si elle a été prise, relève de la responsabilité du ministre des Finances.

Didier Reynders était aux responsabilités comme ministre des Finances lorsque l’Union européenne a transposé l’exigence des Nations Unies de geler les avoirs libyens dans le monde dans le contexte de la guerre qui a anéanti le pays. La Belgique a bloqué les fonds et continue de le faire.

Lors d’une enquête judiciaire, il est toutefois apparu que des sommes importantes ont disparu depuis lors des comptes d’Euroclear à Bruxelles. Selon Didier Reynders, il existe une divergence d’interprétation entre l’ONU et l’Union européenne sur l’opportunité de bloquer, au-delà des avoirs, les intérêts générés sur ces comptes. Un rapport de l’ONU a demandé que le comité des sanctions clarifie la situation.

Interrogé sur La Première (RTBF), Didier Reynders a rappelé avoir quitté le département des Finances le 6 juin 2011. C’est le ministre CD&V Steven Vanackere qui lui a succédé, puis son collègue Koen Geens. Aujourd’hui, c’est Johan Van Overtveldt (N-VA) qui dirige le département. « Si une décision a été prise sur la libération d’intérêts, je n’étais plus ministre des Finances. Je ne peux pas m’exprimer sur une décision que je n’ai pas prise », a-t-il dit sans remettre en cause cette éventuelle décision.

Didier Reynders a relativisé l’importance des sommes en jeu, quelques centaines de millions d’euros sur les milliards d’avoirs gelés.

Il se dit dans le collimateur de deux ou trois parlementaires qui passent leur vie à l’interroger sur toute une série de sujets, qu’il en ait la responsabilité ou non.

Au-delà, le ministre rappelle qu’une enquête judiciaire est en cours.

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