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La zone euro entrouvre très légèrement sa porte à la Bulgarie

La zone euro a entrouvert jeudi très légèrement sa porte à la Bulgarie, qui souhaite devenir le prochain pays européen à adopter la monnaie unique, posant des conditions strictes avant d’aller plus loin.

Ce pays, devenu membre de l’UE en 2007, aspire à emboîter le pas à la Lituanie, qui avait été le dernier et dix-neuvième Etat à adhérer à la zone euro le 1er janvier 2015.

Etat le plus pauvre des 28 de l’UE, la Bulgarie souhaitait pouvoir poser sa candidature d’ici à juillet 2019 à l’union bancaire et au mécanisme de taux de change (ERM II), c’est-à-dire le cadre de régulation bancaire de la zone euro et le système de parité fixe dans lequel un État doit rester un certain temps avant d’entrer dans la zone euro.

A l’issue d’une réunion à Bruxelles, les ministres des Finances des 19 pays de la zone euro, la Commission européenne et la BCE ont certes encouragé la Bulgarie à faire des efforts pour pouvoir un jour adopter la monnaie unique, disant qu’ils les évalueraient dans « approximativement un an ».

« La Commission européenne salue les efforts de la Bulgarie pour entrer dans la zone euro », a déclaré le Letton Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission européenne, lors d’une conférence de presse.

« On pourrait s’attendre à ce que la BCE termine son évaluation globale (des efforts, ndlr) dans un délai d’environ un an », ont indiqué les membres de la zone euro dans un communiqué.

« Le résultat compte plus que l’échéancier », a averti Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE, n’excluant donc pas que ce délai d’évaluation d’un an puisse être dépassé.

Sur le papier, la Bulgarie, qui compte un peu plus de 7 million d’habitants, coche toutes les cases pour entrer dans l’antichambre de la zone euro, ERM 2. Sa monnaie, le lev, est déjà reliée à l’euro, sa dette publique (25,4% du PIB en 2017) est bien en dessous de la moyenne de la zone euro (88,8% du PIB) et son budget est en excédent (+0,9% du PIB en 2017, alors que la moyenne de la zone euro est un déficit de 0,9% du PIB).

Mais ses chances d’entrer dans la zone euro paraissent réduites après les déboires de la Grèce, dont la crise a échaudé plus d’un membre de la monnaie unique, mais aussi après les récents scandales bancaires en Lettonie, entrée elle dans la zone euro au 1er janvier 2014.

En outre, la Bulgarie affiche un taux de corruption élevé et la santé de ses banques inquiète la BCE, qui aimerait pouvoir effectuer des tests de résistance sur les instituts avant de donner son aval.

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