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La Sicile veut fermer ses centres de migrants

Le président de la région Sicile, Nello Musumeci, a défié dimanche le gouvernement italien en publiant un arrêté de fermeture sur son territoire de tous les centres d’accueil de migrants, qu’il juge propices à la diffusion du coronavirus.

Des sources du ministère italien de l’Intérieur ont immédiatement précisé que cette mesure régionale était invalide, car de la compétence de l’Etat. « D’ici demain minuit, tous les migrants présents dans les ‘hot spots’ et dans tous les centres d’accueil de Sicile devront être impérativement transférés vers des installations situées en dehors de l’île« , peut-on lire dans l’arrêté d’une trentaine de pages.

Le texte ambitionne aussi d’interdire à tout migrant d' »entrer, de transiter et de faire escale sur le territoire de la région sicilienne avec des embarcations, grandes et petites, y compris celles des ONG ». Le président de Sicile explique sa décision par le fait qu’il « n’est pas possible de garantir le séjour sur cette île dans le respect des mesures sanitaires de prévention de la contagion ».

Dans un commentaire sur les réseaux sociaux, M. Musumeci (élu président de région grâce à une alliance de droite et d’extrême-droite) a estimé que « la Sicile ne peut pas être envahie pendant que l’Europe détourne le regard et que le gouvernement ne procède à aucune expulsion ».

De nombreuses petites embarcations de migrants, essentiellement des Tunisiens, continuent d’accoster sur l’île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Il y avait dimanche environ 1.200 migrants à Lampedusa, après le transfert d’environ 300 personnes depuis vendredi vers des structures d’accueil en Sicile.

Le navire Sea-Watch 4, appartenant à une ONG allemande, a fait savoir dimanche qu’il avait actuellement à son bord 104 migrants dont 37 mineurs, retrouvés samedi et dimanche en mer au large des côtes libyennes. Des dizaines de migrants hébergés dans les centres siciliens se sont avérés positifs au coronavirus ces dernières semaines.

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