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La Grèce veut « assouplir les conditions » de vie des migrants sur ses îles

La Grèce veut « assouplir les conditions » de vie des migrants et réfugiés vivant dans des camps insalubres sur ses îles de la mer Égée, où le flux a « doublé » cet été, a indiqué mardi le ministre de la Politique migratoire.

« Nous allons fournir tous les efforts nécessaires pour assouplir les conditions de vie sur les îles de l’est de l’Égée », a assuré Dimitris Vitsas, dans un entretien à la radio News247. Celui-ci a précisé que le flux migratoire « avait presque doublé cet été par rapport à l’année dernière » sur les îles de Lesbos, Kos, Samos, Chios et Leros. Celles-ci constituent des portes d’entrée en Europe pour des migrants et réfugiés venant des côtes turques voisines. « Plus de 70% des personnes » vivant dans le camp sordide de Moria à Lesbos, l’un de plus vastes d’Europe, « sont arrivées cet été », a souligné le ministre. Ce dernier doit s’entretenir mercredi avec le commissaire européen à la Migration, Dimitris Avramopoulos, sur la situation alarmante dans ces îles. Décrié par de nombreuses ONG de défense des droits de l’Homme, le camp de Moria abrite actuellement 8.800 personnes, le triple de sa capacité, selon les chiffres officiels.

Au total, environ 17.000 migrants vivent sur ces cinq îles, dont la capacité théorique n’est que de 6.400 personnes. Lundi, l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) a prévenu que les conditions horribles à Moria « favorisent les tentatives de suicide ». Elle évoque de multiples cas d’adolescents tentant de mettre fin à leurs jours ou de s’auto-mutiler. Dix-neuf ONG, dont Oxfam, Caritas et Terre des Hommes, ont récemment réclamé une « action immédiate » d’Athènes pour mettre fin à cette situation « honteuse », « pire que jamais ». Le gouvernement grec ne cesse de transférer dans des camps en Grèce continentale les familles vulnérables vivant sur les îles pour parer à la surpopulation mais le flux se poursuit et ces camps continuent d’être débordés. « Dimanche, 416 personnes sont arrivées sur les îles, dont 324 à Lesbos », a précisé le ministre, déplorant de nouveau que l’Union européenne « ne s’occupe pas assez du flux migratoire en Méditerranée de l’est, (…) alors qu’il est important ». « L’enjeu est la redistribution du fardeau dans tous les pays européens », a-t-il répété. Au total, la Grèce héberge actuellement presque 65.000 migrants et réfugiés, dont 45.000 dans des camps et appartements sur le continent.

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