Pierre Moscovici © AFP

La Commission rejette le budget italien

La Commission européenne a durci mardi son bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie en rejetant son projet de budget 2019, une première dans l’histoire de l’UE, a-t-on appris auprès d’une source européenne.

Lors d’une conférence de presse mardi après-midi à Strasbourg, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, va demander à l’Italie « de réviser son budget », qui sort largement des clous européens, a déclaré cette source à l’AFP.

Rome dispose désormais de trois semaines pour élaborer un nouveau budget. Le Premier ministre Giuseppe Conte a déjà fait savoir qu’il n’avait pas de « plan B » et ne pas vouloir modifier de manière substantielle son projet de budget 2019.

La coalition formée de la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) prévoit un déficit à 2,4% du PIB en 2019, contre 0,8% pour le précédent gouvernement, puis à 2,1% en 2020 (contre 0) et à 1,8% en 2021.

Rome s’est aussi engagée à porter la dette publique, actuellement à quelque 131% du PIB à 126,5% en 2021.

Alors que la Commission l’avait sommée de lui fournir avant lundi midi des « clarifications » sur son budget, « jugé hors des clous » européens, elle a maintenu le cap.

Dans une lettre de quatre pages, le gouvernement souligne qu’il savait que ce budget n’était « pas en ligne avec les normes du Pacte de stabilité et de croissance ».

« C’était une décision difficile mais nécessaire à la lumière du retard pour retrouver le niveau de PIB d’avant la crise et des conditions économiques dramatiques dans lesquelles se trouvent les couches les plus désavantagées de la société italienne », assurait l’Italie.

Dans le même temps, les chefs de file du gouvernement italien avaient aussi réaffirmé l’engagement européen de leur pays. « Pour l’Italie, il n’y a aucune chance d’Italexit, de sortie de l’Europe ou de l’eurozone », a martelé M. Conte.

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