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La Belgique défend une taxe européenne sur les voyages en avion

Le Vif

La Belgique a proposé mardi à ses partenaires de l’UE d’introduire une fiscalité européenne sur l’aviation commerciale. « Nous sommes convaincus que l’Union doit jouer un rôle de premier plan pour une tarification équitable et correcte du transport aérien », a déclaré le ministre wallon, Jean-Luc Crucke, qui s’exprimait au nom de la Belgique lors d’un conseil des ministres de l’environnement à Bruxelles.

Pendant cette réunion, la délégation belge a donc recommandé une tarification juste du transport aérien au regard de son impact sur l’environnement.

Des études montrent que les émissions de CO2 par les vols sont en constante augmentation, a pointé M. Crucke, évoquant une hausse de 21% rien qu’au cours des trois dernières années.

« La Belgique a sollicité l’inscription de ce point à l’agenda car des efforts supplémentaires seront et sont nécessaires. Il faut empêcher que d’autres secteurs économiques de l’UE aient à compenser les émissions de l’aviation », a insisté le libéral.

Ce dernier a par ailleurs rappelé qu’il n’y avait pour l’heure aucune taxation sur le kérosène ni de TVA sur les billets d’avion, et ce alors que « des modes de transport plus respectueux de l’environnement, comme le transport ferroviaire, sont plus taxés que le transport aérien ».

« Un régime tarifaire européen équitable pour le transport aérien devrait appliquer le principe du pollueur-payeur et rétablir une concurrence loyale avec les autres modes de transport », a-t-il ajouté.

Pendant le Conseil, M. Crucke a formellement appelé la présidence roumaine à mettre le point à l’agenda du prochain conseil de l’Environnement, prévu en juin, afin qu’il puisse être débattu en détail.

Ces discussions devraient permettre « à la prochaine Commission de faire des propositions », a poursuivi le ministre.

Pour l’heure, l’exécutif européen s’est d’ores et déjà engagé à étudier le dossier et à proposer d’éventuels instruments en la matière.

La France, la Suède, le Luxembourg et les Pays-Bas – ces derniers avaient déjà plaidé pour une telle taxe lors d’un Conseil Ecofin mi-février – ont soutenu la demande de la Belgique lors du Conseil. Aucun pays ne s’est par ailleurs exprimé ouvertement contre la proposition belge.

« Toutes les portes sont ouvertes et je n’en ai entendu aucune qui se fermait », a souligné le ministre libéral. Si l’ensemble des Etats membres de l’UE ne parviennent pas à s’entendre, une coopération renforcée entre certains d’entre eux pourrait peut-être voir le jour, a ajouté M. Crucke, tout en estimant qu’il était pour l’heure « prématuré » de se prononcer sur l’avenir du dossier.

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