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L’UE progresse lentement sur le front de l’égalité de genre

La Belgique se classe 8e des 28 pays de l’UE quant à son indice d’égalité de genre, selon le nouvel index de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE), publié mardi.

Le pays améliore progressivement son score, à 71,1 sur 100 actuellement contre 70,5 dans l’Index 2017, mais à un rythme assez lent par rapport à la moyenne, ce qui explique qu’il a reculé dans le classement européen par rapport à la publication du premier index de l’EIGE.

En 2005, la Belgique était en effet classée 6e. L’indice imaginé par l’EIGE doit servir à évaluer les améliorations en matière d’égalité hommes-femmes dans différents domaines. Pour calculer le « score » global de chaque État, six domaines sont examinés: travail, argent, savoir, temps, pouvoir et santé. Un score de 100 équivaudrait à une égalité parfaite.

Globalement, la Belgique est une bonne élève: elle reste au-dessus de l’UE des 28 pour son score général, et s’améliore d’année en année. C’est particulièrement dans le domaine « argent » que les Belges sortent du lot, avec le deuxième score européen. Les données pour ce domaine sont censées rendre compte des ressources financières (revenus en tous genres) dont bénéficient hommes et femmes, et de leur situation économique (risque de pauvreté ou non). Le score élevé de la Belgique ne veut cependant pas dire que la situation est égalitaire, ressort-il des développements de l’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Le salaire moyen a augmenté, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, mais un « gender pay gap » (écart de revenu salarial) continue d’exister, de 6% (« parmi les plus bas de l’UE », note l’EIGE).

L’écart dans les revenus salariaux mensuels est particulièrement grand (32%) au sein des couples avec enfants. L’écart de pension grimpe à 26% environ, au détriment des femmes. Une part plus importante de la population féminine (environ 17%) est d’ailleurs considérée « à risque de pauvreté ».

L’UE dans son ensemble (67,4 points) « continue d’avancer », mais « à petits pas », en matière d’égalité de genre, estime l’Institut. « Alors que le nouveau Parlement et la nouvelle Commission définissent et renouvellent les priorités de l’UE pour le prochain cadre stratégique, il est crucial que l’égalité de genre passe à la vitesse supérieure », estime sa directrice, Virginija Langbakk. « L’inégalité de genre empêche l’Europe d’atteindre son plein potentiel », a de son côté mis en avant la commissaire européenne en charge de cette compétence, la Tchèque Vera Jourova.

Là où la Belgique et les autres pays européens éprouvent le plus de difficultés à tendre vers l’égalité, c’est dans le domaine du pouvoir, dont le score ferme la marche. Cela comprend le pouvoir politique, avec la représentation féminine dans les parlements et les gouvernements, mais aussi l’économique (part de femmes dans les conseils d’administration des entreprises cotées et des banques centrales) et le social (prise de décision par des femmes dans les médias et le sport, entre autres). La Belgique a vu son score augmenter de manière notable dans ce domaine, notamment grâce à son système de quota imposé aux listes électorales, qui a boosté la présence féminine dans les assemblées parlementaires. Un quota existe aussi en Belgique pour la présence des femmes dans les conseils d’administration des entreprises cotées en bourse et des entreprises publiques, ce qui a eu un effet positif (mais encore limité avec une moyenne de 31% de femmes dans ces CA). Malgré ces efforts, le pouvoir reste le domaine où le score est le plus bas, aussi bien pour la Belgique (55,2) que pour l’UE dans son ensemble (51,9).

Parmi tous les pays, la Suède (83,6 points) continue de mener la danse au score général, devant le Danemark. L’index 2019 est basé sur des données de 2017.

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