L’Italie débat de ce qu’est « un proche » et une « relation stable »

Le Vif

Qu’est-ce qu’un « proche » ou une « relation sentimentale stable »? Le déconfinement prochain de l’Italie, et l’autorisation de sortie accordée pour voir des « proches », a suscité un débat en Italie lundi.

« Congiunti » (« proches »), est devenu en quelques heures le mot le plus recherché sur internet, selon les médias qui se sont eux-mêmes faits exégètes de ce qu’est effectivement un « proche ». Avec une question sous-jacente: est-ce qu’aller voir son cousin au deuxième degré ou sa petite amie offrira à partir du 4 mai l’assurance de ne pas être sanctionné lors d’un contrôle?

« Les proches, c’est une formule un peu large et générique (…), cela ne signifie pas qu’on peut aller chez ses amis et faire la fête », a tenté d’expliquer le Premier ministre Giuseppe Conte lundi soir. Dimanche soir, il avait expliqué à ses concitoyens qu’à compter du 4 mai, il serait possible de « rendre visite à des proches, mais seulement en respectant les distances et en portant des masques », ajoutant qu’il n’y aurait « pas de réunions de famille » importantes.

« Voici qui vous pouvez considérer comme un proche », a ainsi titré le très sérieux quotidien financier Il Sole 24 Ore. Selon le journal, un couple de fiancés officiels est à l’abri d’une contravention. Sortir sera plus risqué pour des relations moins officialisées. Mais d’autres journaux sont en désaccord total avec cette analyse: « Des petits amis sont aussi des proches », affirme (également en titre) Il Messaggero.

Le quotidien cite une source anonyme de l’entourage de Giuseppe Conte qui agrée mais nuance: « des petits amis stables » sont potentiellement des « proches ».

Selon son concurrent, le Corriere della Sera, le gouvernement envisage d’inclure le débat (afin de l’éclaircir) dans le Questions-Réponses qu’il met depuis le début de la crise à la disposition des citoyens.

« De nombreux citoyens sont mécontents des nouvelles mesures. Tout le monde espérait revenir à la normale, mais il n’y a pas les conditions pour revenir à la normale. Nous devons le dire clairement et fermement », a déclaré lundi soir à Milan Giuseppe Conte. « Ce n’est pas le moment d’abandonner », a-t-il ajouté, relevant qu’un quart des contagions avaient lieu dans le cadre familial.

Il s’agissait de sa première visite en Lombardie depuis le début de la pandémie. Cette région du Nord est la plus touchée avec près de 13.500 morts, soit la moitié des décès dans le pays.

Les 60 millions d’Italiens sont soumis à un strict confinement depuis le 10 mars.

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