© REUTERS

Grève des cheminots en Allemagne: les grandes lignes à l’arrêt

Le Vif

L’ensemble des trains sur les grandes lignes en Allemagne étaient à l’arrêt lundi matin en raison d’une grève des cheminots destinée à peser sur les négociations salariales.

« Les liaisons interrégionales sont temporairement interrompues sur tout le territoire » en raison de la grève prévue de 05H00 à 09H00 locales (08H00 GMT), écrit la Deutsche Bahn dans un communiqué. Un porte-parole a précisé à l’AFP que cela concernait les trains à grande vitesse (ICE) ainsi que les Intercités.

La Deutsche Bahn, qui souligne aussi que les trains régionaux sont « massivement perturbés dans tout le pays », s’attendait à un trafic chaotique « même après la fin des débrayages ».

En Bavière notamment, l’ensemble du trafic a été interrompu toutes lignes confondues. A Berlin, Francfort et Munich, seuls circulaient en début de matinée quelques trains de banlieue, alors que le mouvement social touchait également le fret.

A la gare centrale de Berlin, les voyageurs étaient massés face aux panneaux d’information où les annulations de trains s’égrenaient.

Deutsche Bahn conseillait aux usagers des trains urbains de privilégier le métro ou les bus, qui sont opérés par la municipalité et ne sont donc pas concernés par la grève.

A Nuremberg, en Bavière, une cinquantaine de manifestants vêtus de gilets jaunes semblables à ceux utilisés lors des récentes manifestations en France étaient rassemblés lundi matin, sans faire toutefois explicitement référence au mouvement français. Dans les conflits sociaux allemands des transports, les manifestants portent couramment leurs gilets de travail.

« Un pour tous, tous pour un », pouvait-on lire sur certaines pancartes.

– Bras de fer salarial –

Ce conflit est une démonstration de force, classique en Allemagne, destinée à peser sur les négociations salariales entre Deutsche Bahn et le syndicat EVG qui réclame une hausse de 7,5% pour 160.000 employés.

Lors d’une rencontre qui s’est achevée samedi aux aurores, « l’employeur a présenté des offres qui ne correspondaient pas aux demandes de nos membres », avait expliqué la négociatrice d’EVG, Regina Rusch-Ziemba.

Le groupe, de son côté, a déploré dans un communiqué une grève « complètement inutile, car les offres de DB étaient attractives et remplissaient les demandes principales ».

« Deutsche Bahn s’est décidé pour une rupture des négociations et ce sont les conséquences », a riposté un porte-parole d’EVG, tandis que DB a fait valoir sur Twitter qu’une invitation à de nouveaux pourparlers lundi après-midi était maintenue.

DB avait proposé une augmentation de 5,1% en deux temps, ainsi qu’une prime exceptionnelle de 500 euros, offrant la possibilité aux employés qui le souhaitent de troquer la deuxième phase d’augmentation contre des congés supplémentaires, selon l’agence DPA.

« Les parties qui négocient doivent être disposées à faire des concessions », a déclaré une porte-parole de la compagnie ferroviaire.

Les « grèves d’avertissement » – débrayages coordonnés de quelques heures – accompagnent souvent en Allemagne les négociations salariales menées de manière saisonnière à l’expiration de chaque accord de branche.

En cas de blocage plus persistant, comme dans la vaste branche de la métallurgie au début de cette année, les syndicats ont ensuite recours à une grève « dure » de plus grande ampleur.

AFP

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire