Grèce: l’héritage d’Alexis Tsipras en quatre ans de mandat

Le Vif

De la baisse du chômage à l’accord sur la Macédoine du Nord, en passant par la légalisation du cannabis, voici les grandes étapes du mandat d’Alexis Tsipras, sans oublier l’incendie meurtrier de l’été 2018 qui laisse un goût amer à l’un des plus longs gouvernements grecs.

Après la crise, la reprise

Après avoir frôlé le défaut de paiement et la sortie de la Grèce de la zone euro, Tsipras a fait volte-face, se pliant aux directives des créanciers, UE et FMI, contre l’avis des Grecs qui s’y opposent lors du référendum de 2015.

Mais en 2017, la croissance repasse au vert, le pays retourne sur les marchés d’emprunt, les exportations et les investissements privés augmentent et le tourisme enregistre des records.

Le chômage, de 26% à son arrivée au pouvoir, est passé à 18%, mais reste le plus fort de la zone euro. Le salaire minimum augmente de 11% à 650 euros.

Malgré la sortie officielle de la tutelle UE-FMI en août 2018, Athènes restera sous surveillance pour de nombreuses décennies.

La dette publique de 180% du PIB reste un fardeau énorme, la zone euro s’opposant à sa restructuration prônée par le FMI.

L’accord sur la Macédoine du Nord

Sur la scène internationale, l’une des plus grandes fiertés de Tsipras est d’avoir mis fin à une dispute diplomatique de 27 ans avec la république balkanique voisine.

En juin 2018, Tsipras et son homologue de Skopje Zoran Zaev signent l’accord dit de Prespes (ou Prespa) qui rebaptise la petite république en Macédoine du Nord, malgré l’opposition des conservateurs grecs et la pression de Moscou, qui s’inquiète de voir l’Occident renforcé dans les Balkans. Le nouveau nom ouvre la voie à l’adhésion du petit pays à l’Otan et à l’UE et le distingue de la région grecque de Macédoine.

Cette réalisation lui vaut d’être nominé avec Zaev au Nobel de la paix 2019.

Les droits des minorités

Le plus jeune Premier ministre que la Grèce ait connu en 150 ans a permis aux couples homosexuels de signer un pacte civil, et voudrait leur permettre d’avoir accès au mariage civil.

Syriza a permis aux enfants d’immigrés nés en Grèce d’avoir accès à la nationalité grecque, aux personnes transgenre de déterminer leur sexe sur les documents officiels, et a adopté au Parlement une disposition autorisant le placement d’enfants chez des couples homosexuels.

La légalisation du cannabis

En 2017, à l’instar d’autres pays européennes, l’utilisation du cannabis est légalisée à des fins médicales, sa culture est autorisé, un secteur prometteur sous le climat grec.

Les relations Eglise-Etat

Le débat est ouvert, mais le chantier n’est pas achevé. Le seul Premier ministre ouvertement athée a tenté de progresser vers une séparation de l’Etat grec et de la puissante Eglise orthodoxe de Grèce.

Mais son projet de révision constitutionnelle visant à décréter la « neutralité religieuse » de l’Etat grec, alors que l’actuel texte stipule que l’orthodoxie est la « religion dominante » n’a pour l’heure pas abouti.

L’incendie et les inondations tragiques

L’incendie de Mati, près d’Athènes, ayant fait 101 morts en juillet 2018, a porté un coup sérieux au gouvernement Tsipras. Huit mois plus tôt, des inondations à Mandra avaient fait 23 morts.

Si le gouvernement a tenté d’attribuer ces catastrophes aux mauvaises conditions climatiques, les services publics ont été accusés d’importants retards et des poursuites pénales ont été lancées contre élus locaux et fonctionnaires.

L’ouverture de la gauche

Leader du Syriza, de la gauche radicale, Tsipras s’est allié à un parti souverainiste pour stabiliser sa majorité, en 2015, après le départ des plus radicaux mécontents du compromis passé avec les créanciers.

Il s’est ouvert au centre-gauche, prônant « une alliance progressiste » après l’éclatement de sa coalition gouvernementale sur le nom de la Macédoine du Nord.

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