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Européennes: cinq choses à retenir sur les candidats en Italie

Le Vif

L’Italie votera le 26 mai pour désigner ses eurodéputés: voici cinq choses à retenir sur les candidats, dont les listes ont été déposées mercredi soir pour un scrutin à la proportionnelle dans cinq grandes circonscriptions.

Le scrutin se déroulera de 07H00 (05H00 GMT) à 23H00 (21H00 GMT). S’y ajouteront également des élections régionales dans le Piémont (nord-ouest) et dans plus de 3.000 des 8.000 communes du pays.

Salvini partout et nulle part

Le ministre de l’Intérieur sera tête de liste dans les cinq circonscriptions, même s’il n’a aucune intention de retourner siéger au Parlement européen… à moins de se porter candidat pour présider la Commission européenne, mais le grand groupe souverainiste qu’il appelle de ses voeux peine à se concrétiser.

Européennes: cinq choses à retenir sur les candidats en Italie
© Reuters

Fort de sondages plaçant régulièrement la Ligue à plus de 32/33% au niveau national — contre 6,2% aux européennes de 2014 et 17% aux législatives de 2018 –, il compte sur le scrutin pour assoir son autorité en Italie et en Europe. Mais sa double casquette de ministre et de chef de la Ligue fait monter les critiques de l’opposition sur le temps qu’il passe en meetings électoraux plutôt qu’à son bureau et sur ses fréquentes absences lors des réunions ministérielles européennes.

M5S: place aux dames

Luigi Di Maio, chef de file du M5S et vice-Premier ministre, a désigné cinq femmes comme têtes de listes, toutes issues de la société civile: une entrepreneuse, une professeure, deux fonctionnaires et une journaliste. Son choix a été validé par un vote des militants sur internet, mais sans enthousiasme. Beaucoup ont protesté contre la mise en avant de ces figures inconnues des militants et jusqu’alors peu engagées dans le M5S.

D’autant que le M5S est en nette perte de vitesse depuis son arrivée au pouvoir en juin au sein d’un gouvernement d’union avec la Ligue. Il a accumulé les revers électoraux dans les scrutins locaux, y compris dans ses fiefs du Sud, et les sondages le donnent loin des 32,5% des législatives de mars.

Le chant du cygne de Berlusconi ?

A 82 ans, l’éternel revenant de la politique italienne, redescend une nouvelle fois dans l’arène électorale, malgré les défections et les procès, pour mener la campagne de Forza Italia (droite), le parti qu’il avait fondé pour entrer en politique il y a 25 ans. L’exercice est délicat, puisqu’il se présente en rempart contre ce qu’il considère comme le dangereux amateurisme du M5S tout en cherchant à préserver son alliance avec la Ligue de M. Salvini.

Européennes: cinq choses à retenir sur les candidats en Italie
© Belgaimage

Désormais supplanté à droite par son jeune allié, il devrait dépasser les 10% des voix pour ne pas risquer de voir ce qui reste de FI se désintégrer au lendemain du scrutin.

Parti démocrate: migrants et antimafia

En 2014, en pleine lune de miel avec Matteo Renzi, l’Italie avait accordé un record de 40,8% au Parti démocrate (PD, centre gauche). Mais l’heure est désormais au désamour et le PD ne serait pas mécontent désormais d’atteindre juste la moitié de ce score.

Pour mener la relance, le nouveau secrétaire, Nicola Zingaretti, a recruté des personnalités de la société civile hautement symboliques. Ainsi, Franco Roberti, magistrat réputé et ancien procureur national antimafia, mènera la liste dans la région Sud. Et Pietro Bartolo, le médecin de Lampedusa en première ligne dans le sauvetage des migrants et héros du film « Fuocoammare », est deuxième sur la liste de la région Iles.

Mussolini contre Mussolini

L’eurodéputée Alessandra Mussolini, 56 ans, petite-fille du Duce, se représente sur une liste FI, tandis que le fils de son cousin Caio Giulio Cesare Mussolini, 50 ans, est candidat pour Fratelli d’Italia (FdI), un petit parti d’extrême droite. Mais pas dans la même région. Tous deux sont en position éligible et se retrouveront probablement au Parlement européen. Ce qui ne devrait pas être le cas en revanche des candidats de dizaines de petites listes, parmi lesquels plusieurs groupuscules néofascistes, un discret « Mouvement des gilets oranges », le traditionaliste « Peuple de la famille » ou encore les artistes du « Mouvement des poètes d’action ».

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