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En pleins mouvements sociaux, Macron vante une France ouverte au business

Le Vif

Le président français Emmanuel Macron reçu lundi des patrons internationaux pour vanter une France accueillant les entreprises à bras ouverts même si elle est secouée par des mouvements sociaux, engrangeant quatre milliards d’euros de promesses d’investissements.

Au 47e jour d’un conflit social contre un projet de réforme du système de retraite, Emmanuel Macron a salué « les bonnes nouvelles » : quatre milliards d’euros d’investissements annoncés à l’occasion de la troisième édition de « Choose France », qui réunit au château de Versailles, près de Paris, le gouvernement et deux cents patrons du monde entier.

« Les bonnes nouvelles, elles n’arrivent pas toutes seules. Elles arrivent parce qu’on fait des réformes », avait-il lancé dans la matinée en visitant l’usine pharmaceutique AstraZeneca de Dunkerque, dans le nord du pays, qui va s’agrandir via un investissement de plus de 200 millions d’euros.

« Nous sommes attractifs, pas dans un claquement de doigts, mais parce que nous avons une politique économique qui est constante », a insisté le ministre de l’Économie Bruno Le Maire entre plusieurs rencontres avec des chefs d’entreprise.

Le Premier ministre Edouard Philippe s’est auparavant félicité de la signature de trois accords entre les Chantiers de l’Atlantique et l’armateur italo-suisse MSC, dont une commande ferme de deux milliards d’euros pour deux nouveaux paquebots livrables en 2025 et 2027, lors d’une cérémonie en présence des signataires.

Mais alors que la grève dans les transports marque le pas et un an après une précédente édition marquée par le mouvement de contestation sociale des gilets jaunes, entre 200 et 300 opposants à la politique du gouvernement ont voulu se faire entendre à Versailles. Ils ont manifesté dans le calme en fin de matinée, avec des slogans tels que « Macron on vient te chercher chez toi » ou encore « Macron dégage ».

Les mouvements sociaux à répétition en France ne semblent cependant pas avoir eu d’effet sur les investissements étrangers. Ainsi, comme en 2018, la France demeure la deuxième destination pour les investisseurs étrangers en Europe derrière l’Allemagne et devant le Royaume-Uni, qui s’apprête à sauter dans l’inconnu en sortant de l’Union européenne.

Entre 2017 et 2019, son attractivité a progressé du 22e au 15e rang du classement publié par le WEF, « soit la meilleure progression du top 20 », selon la présidence française.

Les investissements directs étrangers dans les entreprises françaises ont crû de plus de cinq milliards d’euros en 2018 (+20%) « et l’année 2019 promet de battre de nouveaux records », selon le gouvernement.

MSC, Coca-Cola, AstraZeneca

« Choose France » est voulu depuis 2018 comme un rendez-vous à l’orée du Forum économique mondial (WEF) de Davos en Suisse.

Parmi les invités sous les ors du château royal, des patrons de grands groupes américains (Coca-Cola, Snap Inc, Fedex, Google, Netflix…), asiatiques (Hyundai Motors, Samsung Electronics, Fosun, Toyota…), africains (Cooper Pharma, Orascom) et européens (Rolls Royce, EY, ING Bank…).

Dimanche soir, la présidence française a détaillé de nouveaux investissements, pour s’en réjouir: « santé, transport, banque, agroalimentaire, télécoms, numérique… Il y a des annonces sur tous les territoires, dans tous les secteurs et pour tout type d’emplois ».

Parmi ces annonces, figure la décision de Coca-Cola et de son embouteilleur d’investir un milliard d’euros sur cinq ans en France, dont la moitié pour renforcer son réseau de production et de distribution, et l’autre pour « soutenir le développement de ses marques actuelles et introduire de nouveaux produits sur le marché français ».

« La France, ces dernières années, a vraiment progressé et entrepris des réformes lourdes et on voit que ce n’est pas facile », a déclaré à l’AFP Alain Dehaze, président du groupe suisse Adecco, premier employeur privé de France avec 130.000 intérimaires. Adecco y formera cette année 45.000 personnes, trois fois plus qu’il y a trois ans, a-t-il annoncé.

La banque américaine J.P. Morgan va de son côté relocaliser jusqu’à 450 emplois à Paris.

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