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En France, 150 personnalités lancent un « manifeste pour l’accueil des migrants »

Quelque 150 personnalités, intellectuels ou artistes en France ont lancé mercredi un « manifeste pour l’accueil des migrants » refusant toute « concession » aux idées de l’extrême droite, alors que l’Europe se déchire sur la question de l’accueil.

« Le temps des boucs émissaires est de retour », déplore ce texte lancé par les médias Regards, Politis et Médiapart au lendemain d’un nouveau psychodrame européen pour trouver un port de débarquement au navire humanitaire L’Aquarius et à ses 58 migrants. Le bateau accostera finalement à Malte avant une répartition entre quatre pays européens.

Le texte, signé notamment des écrivains Annie Ernaux et Patrick Chamoiseau, des humoristes Yassine Belattar et Guillaume Meurice, des actrices Romane Bohringer et Josiane Balasko, du militant associatif Cédric Herrou, de l’économiste Thomas Piketty, avait aussi recueilli plus de 3.000 signatures en ligne sur le site change.org en milieu de journée.

« Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. À vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire », avertissent les signataires, qui lancent un plaidoyer pour la liberté de circulation.

« Dans les décennies qui viennent, les migrations s’étendront, volontaires ou contraintes » et « les réfugiés poussés par les guerres et les catastrophes climatiques seront plus nombreux », affirment le texte, qui s’interroge: « que va-t-on faire? Continuer de fermer les frontières et laisser les plus pauvres accueillir les très pauvres? C’est indigne moralement et stupide rationnellement ».

« Nous ne composerons pas avec le fonds de commerce de l’extrême droite », ajoutent les signataires, pour qui « il ne faut faire aucune concession à ces idées, que l’extrême droite a imposées, que la droite a trop souvent ralliées et qui tentent même une partie de la gauche ».

« Ce n’est pas la main d’oeuvre immigrée qui pèse sur la masse salariale, mais la règle de plus en plus universelle de la compétitivité, de la rentabilité, de la précarité », ajoutent-ils.

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